L’Amant. De Marguerite Duras. Editions de Minuit. 142 pages. 1984.
En Indochine, pendant l’entre-deux guerres, une adolescente française découvre l’amour physique avec un riche Chinois.
Il ne s’agit pas uniquement de l’initiation sexuelle d’une jeune fille, mais également de souvenirs de la vie près du Mékong, des relations conflictuelles de l’héroïne avec sa famille et du regard porté par une femme âgée sur sa jeunesse plus ou moins fantasmée.
J’avais déjà lu une autre version de cette histoire, celle que Duras avait réécrite des années plus tard, parce qu’elle n’était pas satisfaite du film qui avait été réalisé par Jean-Jacques Annaud, parue sous le titre L’Amant de la Chine du Nord. La première version du roman est meilleure, de très loin, narrativement et stylistiquement. La plume de Duras ne plaît pas à tout le monde, personnellement le côté brut me parle. La façon dont c’est raconté immerge vraiment le lecteur dans les émotions et les ambiances décrites par l’autrice.
Comme avec l’autre version, cependant, je suis mal à l’aise à cause du fond de l’histoire. On parle de relations sexuelles entre un homme de presque 30 ans et une fille de 15 ans. ça n’a rien de romantique, c’est choquant et malsain. Même si la façon dont c’est raconté réussit parfois à faire oublier la situation et que ça se passe il y a presque 100 ans, ça pèse sur la lecture.
Les autres sujets abordés dans le récit sont intéressants: situation des expatriés français en Indochine, relation avec les populations colonisées, racisme, condition des femmes, famille dysfonctionnelle, etc. La description des paysages et de l’ambiance, que ce soit à Saïgon ou dans les zones plus rurales, m’a beaucoup touchée, j’avais l’impression d’y être.
Une très bonne lecture, mais avec des réserves à cause du sujet qui est au coeur du roman.
Je l’ai lu, j’étais très jeune et j’en garde un souvenir très ambivalent. Ca vaudrait la peine que je le relise avec mon regard de femme adulte.
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Je comprends que ton souvenir soit « ambivalent », ce n’est pas vraiment une histoire qui met à l’aise…
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Carrément… d’un autre côté, c’est une autobiographie (ou très proche de l’être), donc on se range au ressenti de l’écrivaine.
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Le livre est qualifié d’autofiction. On ne sait pas ce qui tient de la fiction et ce qui tient de la biographie, mais comme tu dis, on est du côté de l’héroïne.
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Juste, ça me revient maintenant que tu le dis. C’est d’autant plus ambigüe 😣
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Aimé mais je recommande Barrage sur le Pacifique 🙂
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C’est celui qui me fait le plus envie, je n’en ai entendu que du bien 🙂
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