La Joie

La Joie. De Mo Yan. Editions Philippe Picquier. 182 pages. 2007.

Yongle, un jeune homme issu d’une famille de paysans pauvres, essaie en vain de réussir l’examen qui lui ouvrirait la voie de l’université.

Nous sommes en Chine sous le régime communiste et la vie des personnages n’est pas vraiment facile. Les règles de vie sont très strictes, les chances de s’en sortir plutôt très minces et la pression familiale et sociétale n’est pas une plaisanterie.

Le roman est entièrement écrit en « tu », le narrateur s’adresse directement au protagoniste principal en décrivant ce qui lui arrive et ce qu’il pense, comme si ce personnage s’adressait à lui-même. C’est la première fois que je rencontrais ce type de narration et ça m’a d’autant plus déstabilisée que le récit est assez décousu, comme si on suivait le fil des pensées de Yongle. D’autre part, il n’y a pas de chapitres, tout est raconté d’une traite. Ces choix narratifs ont fait que j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire au début, c’était assez perturbant. Néanmoins, une fois habituée, j’avais du mal à lâcher mon livre, c’était réellement prenant.

J’ai vu que ce livre était plutôt mal noté sur LivrAddict. Je n’en suis pas vraiment surprise, c’est un roman déstabilisant, voire étrange, dont la construction semble aléatoire (voire inexistante). On suit le déroulement des sensations et des évènements comme les vit le protagoniste, sans que parfois ça semble avoir du sens. Mais finalement j’ai trouvé l’exercice littéraire très intéressant et la plume plutôt addictive. C’était vraiment inédit pour moi et c’est une des choses que j’ai appréciées dans cette lecture.

J’ai appris beaucoup de choses sur la vie dans la campagne chinoise à cette époque – époque qui n’est pas vraiment définie, en fait, on a l’impression que le temps s’est arrêté à un moment quelconque de la période de répression maoïste ou post-maoïste (j’avoue que je suis assez ignorante sur le sujet, alors je suis peut-être à côté de la plaque ^^). Il y a des thèmes assez choquants, en particulier concernant la politique de l’enfant unique, qui amène à des abus criminels sur les personnes. Mais il est question aussi de pauvreté, de la condition des étudiants et, beaucoup, de la sexualité et des pulsions sexuelles.

Après un début difficile, j’ai vraiment apprécié ma lecture. Je vous la recommande si le genre de narration ne vous fait pas peur.

Si vous avez envie d’en savoir plus sur l’auteur, je vous recommande la vidéo qu’a proposée Nabolita à son sujet, elle était très intéressante et donnait vraiment envie de le découvrir.

J’ai un autre de ses romans dans ma PAL, qui semble recueillir plus de suffrages, et j’ai vraiment hâte de le lire: Le Clan du Sorgho rouge.

Cet article, publié dans Lecture, est tagué , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Un commentaire pour La Joie

  1. Ping : Le Clan du Sorgho rouge | Du côté de chez Cyan

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.