L’Etrangleur de Cater Street. D’Anne Perry. Editions 10/18. 382 pages. 1979.
Londres, 1880. Des femmes sont sauvagement assassinées dans Cater Street, troublant la tranquillité de ses habitants très collet-monté. Les mondes complètement différents de Charlotte Ellison, jeune fille de bonne famille qui essaie de transgresser les interdits imposés par son père pour s’ouvrir au monde, et de l’inspecteur Pitt, le policier chargé d’enquêter sur l’affaire, vont brutalement s’entrechoquer.
Je n’avais jamais lu cette autrice, mais j’avais entendu parler de sa série consacrée à William Monk. Je n’avais jamais cherché à lire un tome de cette saga, du fait qu’il y était question d’un personnage amnésique et qu’en tant qu’amatrice de dramas coréens, j’ai l’impression de rencontrer assez d’amnésiques sans aller en chercher ailleurs 😆
Mais j’ai trouvé L’Etrangleur de Cater Street dans un boîte à livres et le pitch m’a interpelée. Je ne regrette pas de lui avoir donné sa chance, car j’ai vraiment apprécié ma lecture 🙂
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’enquête passe presque au second plan: nous ne suivons pas l’inspecteur Pitt, mais essentiellement Charlotte Ellison, dans un huis-clos familial que j’ai trouvé très efficace. L’héroïne ne mène pas l’enquête, mais sa personnalité, en décalage avec les règles de la société victorienne et les diktats imposés par son père, et son désir de se libérer des carcans qu’on lui impose en font un personnage attachant et agréable à suivre. Au fil du roman, elle va découvrir des faits de société qu’elle ignorait et tout un monde va s’ouvrir à elle, bien qu’elle soit toujours tenue de respecter les interdits communs aux femmes de son milieu et de son époque. C’est d’ailleurs un des aspects que j’ai préféré dans ce livre: sa dimension féministe est très intéressante et amenée intelligemment.
Un huis-clos et une héroïne décidée à gagner de l’indépendance, il n’en fallait pas plus pour me plaire. Et pourtant l’autrice en donne davantage: les autres personnages sont tout aussi intéressants et bien construits; les différents évènements sont bien amenés; l’ambiance inquiétante, où tout le monde soupçonne tout le monde, est très réussie; quant à l’enquête, du moins sa partie officielle, si elle reste un peu en retrait, est assez haletante.
J’ai quelques reproches à faire à ce roman malgré tout. Pour commencer, j’ai trouvé assez facilement le qui, à défaut d’avoir compris le pourquoi. J’aurais aimé ne rien voir venir. Surtout que la conclusion est très abrupte et, de ce fait, un peu décevante. Quelques paragraphes de plus auraient suffi à la rendre plus satisfaisante. Pour finir, l’aspect romance de l’intrigue ne m’a pas vraiment emballée. Vu la façon dont c’est amené, je me demandais un peu ce que ça faisait là. Heureusement, ce n’était pas trop développé (d’un autre côté, ça rend les choses moins crédibles).
Malgré ces quelques points négatifs, j’ai passé un très bon moment avec ce livre, je n’arrivais pas à le lâcher, alors que concrètement il ne se passe pas tant de choses. Pour vous donner une idée de mon plaisir de lecture, je me contenterai de vous signaler que j’ai commandé le tome 2 de la série à peine avais-je refermé le premier ^^
Est-ce que vous suivez cette série? Qu’est-ce que vous en pensez?
Je ne connaissais pas, mais j’adore les huis clos familiaux, un peu moins les fins abruptes, mais tant que la fin est fermée, ça me va 🙂
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Si tu aimes les huis-clos familiaux, alors ça devrait te plaire 😉
Pour la fin abrupte, vu que c’est le 1er tome d’une série, j’espère que ce qui allait trop vite sera un peu expliqué dans le suivant. Après comme c’est 1 tome = 1 enquête, je ne suis pas sûre…
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