Scurry, tome 2 : La Forêt Immergée. De Mac Smith. Editions Delcourt. 120 pages. 2022.
Résumé de l’éditeur: Au cours d’une escapade pour tenter de trouver de la nourriture qui a mal tourné, deux souris se retrouvent loin de chez elles dans une région sauvage pleine de loups voraces, de serpents affamés et d’oiseaux de proie. Alors qu’elles sont séparées, elles doivent à tout prix regagner leur repaire avant qu’il ne soit trop tard…
J’ai lu ce livre grâce à NetGalley et aux éditions Delcourt, merci pour cette lecture 🙂
J’ai eu un petit souci avec cette BD: quand je l’ai demandée, je n’avais pas vu qu’il s’agissait d’un tome 2. J’ai compris quand même l’essentiel de l’histoire, mais les enjeux et, surtout, les relations entre les personnages m’ont échappé.
Ces personnages sont tous des animaux: dans une zone inondée d’où les humains sont partis, ils essaient de survivre, que ce soit en cherchant de la nourriture qui aurait été oublié par les hommes ou en construisant un barrage. Les personnages empruntent cependant des traits moraux humains, dans le sens où certains essaient de dominer les autres pour les exploiter, complotent, trahissent, mais aussi s’entraident.
Ce que j’ai le plus aimé dans cet album, ce sont les dessins que j’ai trouvés vraiment superbes. Si les personnages ont un comportement humain tout en gardant leurs caractéristiques animales, qu’ils soient des prédateurs ou des opportunistes, pour ne citer que ces comportements, leur représentation est globalement réaliste. L’artiste a fait un gros travail sur l’expression des visages et des postures, ce qui permet de traduire efficacement leurs émotions. Les décors sont également très réussis, on se sent transportés dans la forêt avec les protagonistes. Les couleurs, en adéquation avec les problèmes climatiques affrontés par les personnages, contribuent à poser l’ambiance, entre inquiétude face à l’avenir, solitude, et dangers de la nature.
L’ouvrage se termine sur un carnet graphique permettant de découvrir les différentes étapes du travail de l’auteur.
Une très chouette BD. Pensez juste à commencer par le tome 1 ^^
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Le Château des Etoiles tome 6: L’Exposition interplanétaire de 1875. D’Alex Alice. Editions Rue de Sèvres. 64 pages. 2021.
Mon avis sur les tomes précédents: 1. Le Château des Etoiles. 2. 1869: La Conquête de l’Espace. 3. Les Chevaliers de Mars. 4. Un Français sur Mars. 5. De Mars à Paris.
Suite aux évènements des tomes précédents, nous retrouvons notre fine équipe en pleine Exposition Universelle de Paris, pour un sauvetage qui s’annonce périlleux.
J’ai retrouvé avec plaisir Séraphin et sa petite bande 🙂 Les personnages ont grandi et beaucoup appris, ce qui rend leurs aventures plus réalistes sur certains points, d’autant que les relations entre eux ont également évolué.
Il y a beaucoup d’action dans ce tome et ma lecture aurait donc été très rapide si je n’avais pas pris le temps de regarder les magnifiques dessins d’Alex Alice. On est toujours dans l’aquarelle, les couleurs se fondent les unes dans les autres notamment au niveau des ciels. Il y a malgré tout beaucoup de détails, que ce soit dans les costumes, les véhicules ou l’architecture. Le résultat est toujours aussi réussi, on en prend plein les yeux à chaque planche.
Un tome aussi superbe et palpitant que les précédents, comme toujours j’ai pris beaucoup de plaisir à ma lecture et j’ai très hâte de lire la suite 🙂
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Hong Kong, Cité déchue. De Lau Kwong Shing. Editions Rue de l’Echiquier. 192 pages. 2020.
Résumé de l’éditeur: Pendant des jours, des semaines, des mois, ils ont défilé dans les rues, leur dignité pour seule armure face à la tyrannie. Chacune de leurs banderoles affichait le même mot d’ordre, désormais interdit par l’oppresseur : LIBÉREZ HONGKONG
Hongkong, cité déchue est un témoignage exceptionnel. Celui d’un jeune artiste engagé, accueilli naguère à Hongkong dans un esprit de bienveillance, qui prend fait et cause pour les valeurs de liberté du territoire où il s’est épanoui.
Face à la violence totalitaire d’une dictature sans pitié, les jours de la démocratie hongkongaise, hier symbole d’une société chinoise ouverte et tolérante, sont comptés. C’est la chronique de cette mise à mort annoncée que tient ce livre glaçant, entremêlant avec d’indéniables accents autobiographiques présent et prospective, réalité et fiction.
Profondément empathique et d’une puissance peu commune, Hongkong, cité déchue s’impose comme un livre vital et nécessaire, avec une liberté de ton et d’expression assez rare dans le monde chinois.
L’illustration de couverture a été réalisée par Kwong-shing Lau spécialement pour cette édition française.
J’ai pu lire cette BD grâce à la Masse critique Babelio de mai et aux éditions Rue de l’Echiquier, merci 🙂
L’ouvrage est globalement divisé en quatre parties: la première est autobiographique et permet d’en apprendre plus sur l’artiste et son enfance particulière, entre le Japon, la Chine et Hong Kong; la seconde regroupe des dessins d’actualité retraçant les problèmes rencontrés par Hong Kong suite à sa rétrocession à la Chine, notamment les violences exercées envers les manifestants pacifiques qui protestaient contre la dictature chinoise; la troisième est dystopique et extrapole un avenir à la 1984; la dernière est une nouvelle qui traite de la détresse de la jeunesse hongkongaise, contrainte à la misère.
Cette BD m’a permis de comprendre beaucoup de choses sur la situation de Hong Kong face à la Chine (j’avoue que j’étais peu informée sur le sujet, les médias occidentaux ne l’abordant pas très souvent et n’ayant pas cherché à m’éduquer toute seule, à tort). C’était assez effrayant, parce que très réaliste.
Les dessins sont au service des thèmes abordés. Ils ne sont pas là pour faire joli, mais pour provoquer un choc chez le lecteur. Et ils sont extrêmement efficaces.
Un témoignage extrêmement intéressant, qui fait froid dans le dos, mais qui me semble indispensable. Je recommande très vivement!
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Si vous avez lu ou comptez lire une de ces BD, votre avis m’intéresse, vous savez quoi faire dans les commentaires 😉 Et si vous en avez à me conseiller, n’hésitez pas 😉
Je ne suis pas certaine que sans ton avis, j’aurais osé me lancer, mais Hong Kong rejoint ma liste d’emprunts à faire.
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Je suis contente de t’avoir donné envie, c’est vraiment un sujet qui mérite d’être plus visibilisé 🙂
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C’est vrai qu’on en entend très peu parler en France…
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Hong Kong cité déchue me tente beaucoup, la BD avec un volet documentaire est en général hyper efficace pour synthétiser au mieux un sujet.
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N’hésite pas alors, c’est vraiment percutant 😉
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