Les Coucous de Midwich

Les Coucous de Midwich. De John Wyndham. Editions Denoël, collection Présence du Futur. 238 pages. 1959.

Angleterre, 1956. Le village de Midwich s’endort pendant une journée. A leur réveil, toutes les femmes en âge de procréer sont enceintes. Neuf mois plus tard, d’étranges bébés voient le jour.

Je connaissais déjà l’histoire, ou du moins ses grandes lignes, pour avoir vu un vieux film tiré de ce livre: Le Village des Damnés. Les deux diffèrent sur certains points et l’avantage du livre est de prendre le temps de développer un tas d’idées éthiques et philosophiques. Dit comme ça, ça peut donner à penser que c’est long et ennuyeux. Rassurez-vous, ce n’est pas le cas, même si parfois c’est un peu fastidieux à lire, mais je pense que c’est dû plus à l’époque où ç’a été écrit qu’au contenu.

Et la date d’écriture a son importance, parce que s’agissant d’un évènement qui touche en priorité les femmes, elles sont remarquablement (quasi-)absentes de l’intrigue. Sauf pour expliquer qu’elles sont trop émotionnelles ou pour souligner qu’elles se sont toutes fait rapidement une raison face à leur état. Il est question de 3 d’entre elles qui aurait vaguement tenté de faire quelque chose pour y remédier et d’une qui le prenait mal avant de vite se résigner. Mais à aucun moment elles ne se révoltent ou ne réclament un avortement.

Oui, ces femmes, mêmes si elles sont émotionnellement perturbées, dixit les hommes, n’ont droit qu’à un vague soutien moral, on ne leur propose aucune solution concrète pour mettre fin au « problème ». Une soixantaine de femmes et de jeunes filles se retrouvent enceintes du jour au lendemain par un procédé inconnu et tout ce que fait la population de Midwich, c’est se résigner et attendre. A aucun moment les mots « viol » ou « avortement » ne sont prononcés.

Dans la 2e partie du roman, les enfants ont grandi. Beaucoup trop. Et ils sont bizarres, carrément flippants et dangereux, même. Là encore, plein de thèmes très intéressants sont abordés et, sous couvert de SF, l’auteur développe des idées qui font écho à l’actualité de son époque. Rappelons qu’on est en pleine guerre froide et que la paranoïa règne. La tension monte crescendo et on se demande bien comment tout ça va se terminer. Et du coup, j’ai trouvé la fin un peu abrupte. Mais ça colle bien au reste et, même si c’était intéressant à lire, j’étais quand même contente que la conclusion arrive.

Une lecture intéressante pour les amateurs de SF à thème, peut-être un peu longue par rapport au contenu.

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7 commentaires pour Les Coucous de Midwich

  1. Lynley dit :

    Je passe mon tour !

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  2. Ping : Le Village des damnés, John Wyndham (livre et film) | L'Imaginaerum de Symphonie

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