La Dame de Monsoreau

La Dame de Monsoreau. D’Alexandre Dumas. Editions Folio, collection classique. 983 pages. 1846.

Royaume de France, 1578. Alors que les intrigues font rage à la cour d’Henri III, le comte de Bussy est sauvé par une mystérieuse jeune femme.

Ce roman est présenté comme un one-shot, mais c’est le tome 2 d’une trilogie dite « des Valois ». Le premier tome, La Reine Margot, peut être lu indépendamment, mais est spoilé dans La Dame de Monsoreau. Et en arrivant à la fin de celui-ci, on reste dans l’incertitude quant au sort de certains personnages, même s’il y a une conclusion satisfaisante, c’est une fin ouverte qui annonce le tome 3: Les Quarante-Cinq. Donc si cette série vous intéresse, regardez le nombre de pages avant de vous lancer et soyez prévenu-e-s qu’il y a 3 pans distincts, mais complémentaires, qui forment une longue histoire. J’avais lu La Reine Margot il y a longtemps, mais plusieurs fois, et j’en avais un souvenir suffisamment clair pour ne pas le relire avant d’attaquer La Dame de Monsoreau. J’avais aussi vu le film de Patrice Chéreau, qui est une adaptation plutôt fidèle, d’après mon souvenir (si le livre ne vous tente pas trop, ça peut être une bonne alternative avant de lire ce tome 2).

Au programme avec ce tome: complots, romances, tragédies diverses, duels à l’épée, demoiselle en détresse, règlements de comptes sanglants, magouilles diverses, etc, le tout sur fond de guerres de religions plus ou moins ouvertes.

Malgré les presque 1000 pages, ça se lit assez bien et relativement vite (une semaine environ pour moi, sachant que j’ai un rythme de lecture plutôt rapide), même si ce n’est pas forcément évident d’entrer dans l’histoire au début: beaucoup de personnages dès le 1er chapitre et une situation qui met un peu de temps à se décanter. Mais après une cinquantaine de pages, ça s’éclaire, rassurez-vous.

La plume de Dumas est soutenue, mais c’est fluide, facile d’accès et souvent humoristique. L’auteur n’hésite pas à se moquer de ses personnages et à ironiser sur leur bêtise ou leur aveuglement. On comprend assez facilement les enjeux politiques qui sont au centre de l’intrigue, sans que ça ne devienne ennuyeux ou fastidieux. Ceci dit, 983 pages, c’est long, même quand ça passe bien. C’est assez bavard et certains épisodes auraient mérité d’être élagués. L’inconvénient des auteurs payés à la ligne ^^

Aucun personnage n’est tout blanc ou tout noir, tous ont des motivations plus ou moins respectables, à quelques exceptions près. Ce que j’ai apprécié, c’est que l’auteur ne les juge pas, il se contente de raconter ce qui se passe et comment ils sont conduits à faire certaines choses.

Par contre, c’est un auteur du 19e siècle parlant du 16e, alors autant dire que les personnages féminins ne sont pas spécialement bien servis. Dans l’ensemble, ce sont plutôt des potiches, leurs désirs ou sentiments sont rarement pris en compte et la plupart des personnages masculins (il y a heureusement une ou deux exceptions) ne s’y intéressent que dans la mesure où ils veulent se les approprier, consentantes ou pas, et peu importent les moyens. L’homosexualité n’est pas spécialement bien vue non plus (c’est un euphémisme). Bref, patriarcat et intolérance (religieuse, surtout, mais pas seulement) sont d’actualité.

D’autres bricoles ne m’ont pas trop plu, mais globalement c’était une lecture plutôt bonne. Même si c’est avant tout une fiction historique, on apprend pas mal de choses sur l’époque et les troubles politiques et religieux qui l’ont secouée. Le thème du conseiller de l’ombre est plutôt bien traité et il y a pas mal d’aventure.

Pour résumer: c’était une lecture distrayante et instructive, mais trop longue pour mon goût et avec quelques sujets qui fâchent. Je lirai la suite dans un avenir proche, j’espère.

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5 commentaires pour La Dame de Monsoreau

  1. Lynley dit :

    J’ai lu et vu la Reine Margot, j’avais bien aimé. Je suis partante !

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