Des BD en pagaille #63

Mystery Society. Créé par Steeve Niles et Ashley Wood. Scénario de Steeve Niles. Dessin de Fiona Staples. Editions Jungle, collection Comics. 114 pages + une galerie de dessins. 2011.

Nick et Anastasia ont créé la Mystery Society pour dénoncer les complots et élucider les légendes urbaines. Alors qu’ils recrutent de nouveaux membres, ils sont confrontés à une agence gouvernementale dont ils viennent de braquer les locaux.

Je ne savais pas grand chose sur ce comics avant de l’acheter, si ce n’est le pitch très vague faisant référence à XFiles et aux Gentlemen extraordinaires. ça avait suffi à me donner envie d’y jeter un coup d’oeil et je n’ai pas été déçue par ma lecture.

Déjà, on est dans le bon gros nawak genre blockbuster, avec personnages improbables, mystères improbables et rebondissements tout aussi improbables (oui, ça fait beaucoup d’improbables 😆 ). Pour résumer: il y a beaucoup d’action, c’est fun et ça part dans tous les sens.

Les dessins sont sympas, avec des visages et des décors diversifiés. Ce n’est pas forcément un style que j’apprécie particulièrement, mais ça correspond bien à l’intrigue, même si j’ai trouvé que certaines planches manquaient un peu de finesse, notamment dans les détails des personnages. La mise en couleur joue sur des camaïeux qui varient en fonction des protagonistes qu’on suit et des lieux où on se trouve. Là encore, ça fait le job, mais ça manque un peu de subtilité.

Bref, une lecture très sympa et distrayante, que j’ai pris plaisir à découvrir. Je regrette qu’il n’y ait pas d’autres tomes 🙂

***

Batman Renaissance: Le Chevalier Noir, intégrale tome 1. Scénario de Paul Jenkins, Joseph Harris, Gregg Hurwitz et David Finch. Dessin de David Finch, Ed Benes, Juan José Ryp et Mico Suayan. Editions Urban Comics, collection Urban Nomad. 320 pages. 2011-2012. Réédition « Opération été 2020 ».

Tout commence par une émeute meurtrière à l’asile d’Arkham, suivie par des massacres sanglants. Tandis que Gordon fait face à la police des polices et que la vie sentimentale de Bruce Wayne sombre, Batman se retrouve à suivre un mystérieux Lapin Blanc tout en luttant contre ses propres peurs.

Comme toujours avec Batman, il y a beaucoup de violence et d’introspection, au point que parfois ça finit par être un peu répétitif, même si les auteurs font de leur mieux pour trouver de nouveaux angles d’approche, ce qui est toujours intéressant. On explore les relations que le personnage entretient avec les autres, mais aussi avec lui-même et avec ses démons. On a également l’occasion de développer le background de certains méchants. Le reproche que j’aurais à faire à ce comics, c’est qu’après une première intrigue très prenante, on passe à une autre tout aussi prenante, mais qui laisse la résolution de la précédente en suspens. Alors que la couverture annonce un « récit intégral », il semble y avoir un tome 2.

Pour ce qui est du dessin et de la mise en couleurs, ça fonctionne bien, comme toujours il y a un jeu sur l’ombre et la lumière qui correspond bien à Batman. J’ai préféré le travail de certains dessinateurs, même si les styles se fondent bien les uns dans les autres et se complètent bien, le tout forme un ensemble cohérent. J’ai un gros bémol, cependant: les personnages féminins sont très sexualisés, avec des tenues plus que légères et des attributs physiques fortement mis en avant. Ce sont les dessins les plus précis et détaillés dans le comics.

Pour résumer, une bonne lecture malgré quelques défauts. Mais un gros agacement et une grande lassitude face au sexisme récurrent du genre.

***

Histoires de Kisaeng tome 1: La Barque du Destin. De Kim Dong Hwa. Editions Paquet. 250 pages. 2005.

Deux fillettes sont confiées à une ancienne courtisane, qui doit les instruire pour devenir courtisanes à leur tour.

L’intrigue est assez lente, poétique, et baigne dans une atmosphère feutrée, mais ne laisse pourtant pas oublier le sujet qui forme le fond du récit: bien que tout semble joli et délicat, il est avant tout question de prostitution. Les deux fillettes ont été vendues à une maquerelle pour échapper à la pauvreté. Même si les kisaengs sont décrites comme des courtisanes de luxe, qui vivent relativement bien, et que leur consentement n’est jamais remis en question par leurs clients (jusqu’ici en tout cas), on reste dans le thème des relations sexuelles tarifées induites par la misère. Ce thème reste explicite malgré la poésie qui se dégage du récit et ce n’est pas édulcoré dans la représentation des scènes osées.

Outre les thématiques abordées, très intéressantes, la grande force de ce manhwa réside dans son dessin. Là aussi, tout est délicat et subtil. Le trait est fin, les personnages sont clairement différenciés à la fois dans leurs visages et dans leurs attitudes. Certaines cases se concentrent uniquement sur les protagonistes, sur un fond vide, quand d’autres font la part belle aux décors ou à l’environnement. Il y a beaucoup de représentations de la nature, en particulier de fleurs. Mon seul bémol est que j’aurais aimé voir tous ces magnifiques dessins en couleurs, mais tels quels, ils sont déjà un régal pour les yeux.

Très bonne lecture, j’ai hâte de lire la suite.

Cet article, publié dans Lecture, est tagué , , , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

9 commentaires pour Des BD en pagaille #63

  1. Histoires de Kisaeng tome 1: La Barque du Destin de Kim Dong Hwa Il me fait penser à un one shot manga que j’ai lu qui m’a bien plu Le dernier envol du papillon de Kan Takanan (je suis pas sûre du nom de famille). Du coup je me le note merci pour la découverte !

    Aimé par 1 personne

  2. Histoires de Kisaeng est dans ma PAL (un achat lors d’une vente privée) et ta chronique me rassure sur le côté fin et subtil de l’ouvrage, le thème de fond étant, somme toute, plutôt révoltant…

    Aimé par 1 personne

  3. Ping : Ce que j’ai lu en septembre | Du côté de chez Cyan

  4. Ping : Des BD en pagaille #69 | Du côté de chez Cyan

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.