Les Hauts de Hurlevent

Les Hauts de Hurlevent. D’Emily Brontë. Editions RBA, Cranford collection. 300 pages. 1847.

Mr Earnshaw adopte Heathcliff, un orphelin au caractère difficile. Entre le jeune garçon sauvage et la fille turbulente de son père adoptif va se nouer une relation fusionnelle, qui va devenir passionnelle et conflictuelle au fil des années.

Souvent présenté comme une des plus belles histoires d’amour de la littérature classique, ce roman est avant tout le récit d’une passion contrariée et toxique entre des personnages mentalement fragiles et très exaltés. Le poids des conventions sociales et des préjugés de classe pèse sur l’ensemble des protagonistes, qui s’enfoncent progressivement dans la dépression et la folie. Bref, si vous cherchez une romance mignonne pour vous réchauffer le coeur pendant la mauvaise saison, passez votre chemin ^^

L’ensemble du récit baigne dans une ambiance tragique et morose. La folie guette à chaque page. Je n’ai pas lu la version originale, alors je ne peux pas vous dire si cette traduction rend justice au texte d’Emily Brontë. Mais pour que la version française du roman soit aussi prenante, j’imagine que sa plume doit être particulièrement envoûtante. On ressent les souffrances des personnages, on erre avec eux sur la lande battue par les vents, on grelotte avec eux dans le froid et l’humidité de Hurlevent…

C’est la gouvernante qui raconte l’histoire à la première personne au nouveau locataire, sa version de l’histoire est donc influencée par le regard biaisé et moralisateur qu’elle pose sur les protagonistes et sur les évènements. Elle se donne le beau rôle, mais en tant que lecteur-trice, même si on est tenté-e de prendre son récit pour argent comptant, on se rend compte qu’elle a souvent aggravé des situations qu’il aurait parfois été simple de dénouer si elle avait juste fermé son bec à certains moments ou l’avait ouvert à d’autres. La narratrice n’est donc pas vraiment sympathique, elle représente souvent le poids de la morale rigide de l’époque et le jugement d’un monde exempt de compassion envers les transgressions sociales.

Une très bonne relecture, même si j’ai ressenti moins d’empathie pour les personnages que lors de mes premières lectures à l’adolescence: c’est le genre d’histoire où on se dit que si les personnages avaient pris la peine de parler, beaucoup de drames auraient pu être évités.

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11 commentaires pour Les Hauts de Hurlevent

  1. Lynley dit :

    J’aime beaucoup la conclusion ! Aaaaah… si on parlait plus et si on criait ou se taisait moins !

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  2. Les Mots de Mahault dit :

    Je suis d’accord avec ce que tu en dis à la fin ; j’ai aussi ressenti moins d’empathie à la relecture.

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  3. Madame_Love dit :

    Je n’ai jamais lu les sœurs Brontë, ça ne m’a jamais inspiré. Avec toutes les personnes qui en sont fans, je me dis qu’en fait j’ai loupé le coche de le lire ado, je crois que quand on est plus grand on voit trop les défauts des mensonges et du manque de communication.

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  4. tampopo24 dit :

    C’est exactement pour ça que j’ai peur de le relire, j’avais tellement adoré à l’époque sur j’ai peur de ne pas le ressentir pareil…

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    • ducotedechezcyan dit :

      Moins d’empathie pour les personnages ne veut pas dire mauvaise lecture, hein ^^
      J’étais contente de le relire, plus jeune je ne voyais pas tout ce qu’il y avait de dérangeant dedans et c’est ce qui m’a un peu choquée en fait.

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