Le Diable dans la Ville Blanche

Le Diable dans la Ville Blanche. D’Erik Larson. Editions Le livre de poche, collection Thriller. 595 pages. 2003.

Chicago, 1893. L’architecte Daniel H. Burnham est chargé de diriger l’aménagement du site de l’Exposition Universelle. A quelques pas de là sévit H.H. Holmes, un tueur en série particulièrement prolifique.

La première chose à savoir concernant ce livre, c’est que, contrairement à ce que laisse penser la collection dans laquelle il est publié, ce n’est absolument pas un roman, ni un thriller. Le résumé de l’éditeur n’indique pas non plus qu’on n’est pas dans la fiction. Seul un commentaire du Figaro Magazine, tout en bas de la quatrième de couverture, laisse vaguement entendre qu’il ne s’agit pas d’un roman.

Deuxième chose: contrairement à ce que fait supposer le résumé, on ne nous raconte pas l’histoire d’un tueur en série sur fond d’Exposition Universelle. La part la plus importante du livre concerne l’Expo, les difficultés rencontrées par les architectes, sa construction, la façon dont elle se déroule, etc. La part consacrée au « thriller » est minime et ne prend de l’importance qu’à la fin, avant ça, on n’a que de courts chapitres ici et là.

C’est la deuxième fois que je me « fais avoir » avec un livre de cet auteur. La façon dont les éditeurs les présentent ne permet pas de comprendre que ce n’est pas de la fiction… Je trouve ces procédés malhonnêtes.

Donc, ce livre est plus un documentaire, ou peut-être plutôt un docu-fiction, Erik Larson extrapolant les sentiments de ses « personnages » et retranscrivant des conversations. Mais il s’appuie sur des documents d’époque et des études sérieuses.

Malgré le fait qu’on ne soit pas dans la fiction, j’ai trouvé que c’était une lecture très intéressante et qui se lisait facilement, le style de l’auteur étant fluide et simple d’accès. Il y a des longueurs, cependant, et les personnes n’ayant aucun intérêt pour l’architecture, le paysagisme et les problèmes de chantier n’y trouveront clairement pas leur compte. Si je n’avais pas étudié le sujet à la fac, je n’aurais sans doute pas apprécié cet aspect du livre, qui est celui qui tient le plus de place.

Ce qui concerne le tueur était intéressant également, mais comme c’était ce qui m’avait incitée à acheter ce livre et que ça reste finalement assez succinct, c’était un peu frustrant, même si l’auteur retrace l’enquête avec précision.

Pour résumer, ce n’était pas une mauvaise lecture, mais ce livre n’a rien à voir avec ce que j’en attendais, du coup je suis assez déçue. Si vous recherchez un vrai thriller, ce n’est pas ce que vous trouverez ici. Et les allusions faites à l’avenir de certains protagonistes et à certains bâtiments vous passeront totalement au-dessus de la tête si vous n’êtes pas familier avec l’Histoire de l’architecture contemporaine américaine.

Est-ce que ça vous est déjà arrivé d’être induit-e en erreur par l’édition? Si oui, vous avez quand même réussi à passer outre et à apprécier votre lecture?

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7 commentaires pour Le Diable dans la Ville Blanche

  1. J’ai eu exactement la même surprise avec un autre de ses ouvrages, Dans le jardin de la bête. Il est aussi présenté comme un thriller, mais il s’agit plutôt d’un documentaire romancé. J’ai quand même bien apprécié cette lecture et j’aimerai beaucoup en lire d’autres de lui (maintenant que je suis prévenue).

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  2. Un livre estampillé thriller qui n’en est pas un, c’est quand même un peu se moquer des lecteurs à ce stade…
    Heureusement que le livre t’a quand même plu !

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  3. vinushka64 dit :

    Rien que la couverture fait thriller ! Le résumé aussi… c’est vrai que c’est trompeur ! J’ai parfois eu des attentes déçus, mais c’était surtout des promesses éditoriales un peu à côté de la plaque. Là, c’est quand même fort !

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  4. Ping : Ce que j’ai lu en décembre | Du côté de chez Cyan

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