Des BD en pagaille #77

Dead Company tome 1. De Tonogai Yoshiki. Editions Ki-oon, collection Seinen. 176 pages. 2019.

Rescapé d’un horrible massacre orchestré par un psychopathe portant un masque de lapin, Ryosuke trouve un emploi à la Dead Company, qui embauche des personnes ayant survécu à des évènements traumatisants, dans le but de rendre plus réels les jeux vidéo qu’elle produit.

Du même auteur, j’avais lu Secret, un thriller psychologique que j’avais trouvé très prenant et très efficace. Ici on est également dans le thriller, mais on est surtout dans l’horrifique particulièrement gore. Je pensais savoir à quoi m’attendre d’après ce que j’en avais entendu, mais je n’étais pas préparée à autant de sang et de mutilations. Donc soyez prévenu-e-s que ce n’est vraiment pas pour les âmes sensibles. Les scènes sanglantes sont complètement explicites et n’épargneront pas votre sensibilité.

Pour tout dire, j’hésite à lire les autres tomes, car si l’intrigue est très prenante et les thèmes abordés très intéressants, c’est quand extrêmement dérangeant et glauque. Si vous avez lu la série en entier, dites-moi si vous pensez que ça vaut la peine que je poursuive ma lecture ou si c’est encore plus traumatisant dans la suite 😉

Le dessin est typique du genre et est dans la même veine que celui de Secret. Le trait est agréable, les visages et leurs expressions sont travaillés, il y a une variété de décors et de détails qui rendent l’ensemble crédible.

Une lecture intéressante, mais franchement impossible à trouver plaisante vu sa violence et les quantités de sang qui sont sont versées. Je recommande si vous êtes fan du genre, ça fonctionne très bien.

***

Saison de Sang. Scénario de Simon Spurrier. Dessin et couleurs de Matias Bergara. Editions Dupuis. 192 pages. 2022.

Résumé de l’éditeur: Une petite fille s’avance. Elle ne sait rien de plus. Elle DOIT avancer – toujours en ligne droite – à travers un monde dangereux, superbe, fantastique. Si elle tente de s’arrêter, ou de faire demi-tour, ou de changer de direction, l’air autour d’elle prend vie et s’anime d’ombres furieuses qui la poussent à reprendre son chemin. Elle est terrifiée mais elle avance vers un destin aussi extraordinaire qu’inattendu… Son seul compagnon – son gardien – est un immense guerrier en armure, capable d’écraser toutes les bêtes et tous les mécréants qui se mettent en travers de leur route. Leur périple dure une année. Les obstacles sont de moins en moins simples à franchir… Ils deviennent plus sournois. Elles croisent des colonies… des villes. Les gens semblent déterminés à les séparer, à se servir d’elles de manière que ni l’une ni l’autre ne comprennent…

J’ai lu cette BD grâce à NetGalley et aux éditions Dupuis, merci pour cette lecture 🙂

La grande originalité de cette BD, c’est qu’elle est sans paroles. Les quelques bulles, très rares, qui permettent aux personnages de s’exprimer, sont écrites en runes et donc sont incompréhensibles. Bien que personne ne parle, on comprend sans problème ce qui se passe malgré tout, un joli exploit de la part du dessinateur.

Les défauts de cette qualité sont que d’une part je ne me suis pas tellement attachée aux personnages; d’autre part, j’ai trouvé que la fin était très prévisible: si on ne s’exprime que par l’image, il faut être assez explicite et donc il est compliqué de cacher efficacement vers quoi on se dirige. Que la fin soit prévisible n’est pas réellement un problème du fait que ça n’empêche pas d’apprécier les dessins, mais il est plus dommage qu’elle manque d’originalité. Quand j’ai compris où on allait, j’ai été assez déçue, j’ai trouvé que ça manquait d’enjeux et que c’était finalement assez simpliste. Il faudra que je me contente du fait que le chemin parcouru est plus important que la destination.

Le gros point fort de cette BD réside dans ses magnifiques dessins. Il y a énormément de détails, que ce soit dans les traits des personnages, leurs costumes ou leurs expressions, dans les paysages et les représentations de la nature, dans le robot et ses capacités techniques. Beaucoup de planches en pleine page nous donnent une vue d’ensemble de l’univers qu’on traverse. La lecture en numérique ne leur rend pas justice et je vous conseille de lire plutôt une version papier.

En bref, une lecture que j’ai apprécié davantage pour son esthétique et pour l’originalité de sa narration sans texte que pour son intrigue, que j’ai trouvée assez convenue.

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Le Ciel pour Conquête. De Yudori. Editions Delcourt, collection Hors collection. 336 pages. 2022.

Résumé de l’éditeur: Deux jeunes femmes que tout oppose partent ensemble à l’assaut des cieux. Premier roman graphique bouleversant de la coréenne Yudori.

Amélie est une jeune catholique mariée à Hans, marchand de la bonne société hollandaise de ce milieu de seizième siècle. Une vie d’humilité qui ne sied guère à son caractère rebelle et fantasque, et qui bascule quand Hans rapporte une jeune esclave venue des pays lointain. Lentement, les deux femmes vont nouer une relation fusionnelle qui va toutes les deux les libérer…

J’ai lu ce roman graphique grâce à NetGalley et aux éditions Delcourt, merci pour cette lecture 🙂

Le résumé induit un peu en erreur sur le contenu, je n’ai pas trouvé la relation « fusionnelle » et il faut d’ailleurs assez longtemps avant qu’une quelconque relation entre les deux protagonistes se noue…

Pour moi, tout l’intérêt de l’histoire a résidé plutôt dans le contexte de la Hollande du 16e siècle et de la conquête du ciel, même si ce dernier aspect, essentiel pourtant à l’intrigue, se fait paradoxalement assez discret. Et bien sûr, le côté féministe de l’intrigue est un point non négligeable: on parle avant tout de la vie de ces deux femmes que tout oppose, de leur origine à leur statut social, et de la façon dont un homme, Hans, le mari de l’une d’elle et le maître de l’autre, dans une société profondément patriarcale, dirige leur vie sans se préoccuper de leurs aspirations.

Le dessin quant à lui est très agréable. Il y a beaucoup de travail sur les visages et leurs expressions, les personnages parviennent à faire passer beaucoup d’émotions grâce aux postures également. Les décors, qu’ils soient naturels ou urbains, sont variés et détaillés.

J’ai malgré tout deux points négatifs à souligner. Le premier est que le propos m’a semblé parfois assez confus, je n’étais pas bien sûre de ce qu’on était en train de me raconter. Le second est que le récit contient des scènes de sexe et de nudité très explicites qui étaient selon moi inutiles et qui limitent la lecture à un public adulte, ce qui est très dommage vu les thèmes abordés.

Une lecture un peu en demi-teinte, que je retiendrais surtout pour ses dessins, qui valaient vraiment la peine d’être découverts.

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2 commentaires pour Des BD en pagaille #77

  1. Dead company je passe sanglant et gore on suffit à me convaincre. Intéressant le principe de saison de sang, des runes 😍.
    Décidément mon avis sur le ciel pour conquête est diamétralement opposé au tien a part peut-être en ce qui concerne le résumé car finalement il crée des attentes faussées et inutiles.

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    • ducotedechezcyan dit :

      Oui, il faut avoir le coeur bien accroché pour Dead company ^^
      J’avoue que malgré l’originalité, Saison de sang n’est pas très mémorable pour moi…
      Quant au Ciel pour conquête, finalement je trouve ça plus intéressant d’avoir des avis très différent, ça ouvre la discussion 🙂

      Aimé par 1 personne

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