Un jour, une nouvelle #2

J’avais commencé l’année en lisant une nouvelle par jour pendant une semaine: j’avais des problèmes de concentration et je me disais que lire des textes courts pouvait être un bon moyen de me remettre le pied à l’étrier. Comme j’ai beaucoup de nouvelles classiques dans ma tablette et plusieurs recueils au format papier, que je prends rarement le temps de les lire parce que je ne suis pas tellement fan de ce format (d’où la logique de continuer à en acheter 😆 ), je me suis dis que j’allais réitérer l’expérience fin janvier. ça a plutôt bien fonctionné et j’ai lu 7 nouvelles 🙂


J’ai commencé la semaine avec Dagon de H.P Lovecraft. Je vous en ai déjà parlé dans mon journal de lecture et je n’ai rien à ajouter, je vous renvoie donc à ce premier avis ICI.


Le Dibbouk de Mazel Tov IV de Robert Silverberg. 1974.

Pour fuir la guerre, une communauté juive s’expatrie sur une lointaine planète, où ils cohabitent avec les Kunivaru, le peuple autochtone non-humanoïde qui les a accueillis. Un Kunivar paniqué se présente un jour chez le narrateur et affirme être le dibbouk d’un de ses amis décédés, c’est-à-dire un esprit qui a pris possession d’un corps vivant.

Après ma lecture très décevante de la première nouvelle de ce recueil, je ne savais pas quoi attendre de celle-ci et j’ai été très agréablement surprise. C’est original, intéressant et très spirituel. L’auteur souligne les incohérences dans la foi des protagonistes, note l’entente qui règne entre la communauté juive et les Kunivaru, alors qu’ils n’étaient pas capables de trouver la paix au milieu des autres peuples humains et aborde tout un tas de thématiques intéressantes: ridicules querelles de doctrine, foi et athéisme, conflits entre la foi et la science, etc. Une nouvelle vraiment intéressante et amusante à lire par-dessus le marché 🙂


Après cette incursion dans la SF, je reviens à H.P. Lovecraft avec 3 nouvelles:

Le Monstre dans la Caverne (1905) est l’histoire d’un touriste qui s’égare dans des grottes au cours d’une visite, se retrouve dans le noir et entend les bruits de pas d’une mystérieuse créature. D’après Wiki, il semble que ce soit la première nouvelle publiée par l’auteur. J’avoue que je ne l’ai pas trouvée très intéressante: la description des terreurs du narrateur et de son environnement à travers d’autres sens que la vue est ce qui fait son originalité, mais le protagoniste était assez antipathique (et stupide à mon avis), la chute prévisible et plutôt choquante (je ne peux pas vous dire en quoi évidemment).

Polaris (1918) est le récit d’un rêve récurrent fait par le narrateur, dans lequel il se retrouve dans une cité étrange éclairée par l’étoile polaire. Il y rencontre des personnages parlant une langue inconnue et avec qui il se lie d’amitié. La nouvelle est assez courte et repose, là encore, sur la description d’une civilisation non-terrienne et/ou disparue. On oscille entre rêve et possible folie. Comme c’était le cas avec Dagon, on est plus dans la longue description de cette civilisation que dans l’action et, si il y a un réel enjeu à la fin du récit, ce n’est pas non plus très palpitant.

Le Bateau Blanc (1919) raconte comment un gardien de phare qui s’ennuie dans sa solitude est invité à monter sur un mystérieux bateau qui va l’emmener visiter des contrées fantastiques. Chacun de ces pays mystérieux illustre une idée plus ou moins philosophique. La nouvelle traite de la soif de nouveaux horizons, de l’avidité du voyageur, de la prise de risques et de la notion de responsabilité. Faut-il abandonner ses obligations pour courir à la poursuite de rêves qui ne se révèleront peut-être n’être que des rêves, en dépit du danger? Encore une fois, le récit repose davantage sur des descriptions de lieux fabuleux que sur de l’action. C’était peut-être un peu long pour en arriver à la chute, assez prévisible aussi, choisie par l’auteur.


Pour ne pas me lasser de Lovecraft, je bifurque vers Maupassant, mais je reste dans le fantastique avec:

La Nuit (1887) suit un narrateur qui marche dans Paris et finit par s’égarer dans des lieux inconnus. On passe d’une description de la ville encore animée et illuminée de la soirée à des endroits inquiétants, plongés dans le noir. La chute en est une dans tous les sens du terme et m’a laissée sur ma faim: on n’a, comme le protagoniste, rien à quoi se raccrocher pour comprendre ce qui se passe ou pourquoi. Je ne saurais pas dire ce qui m’a manqué pour adhérer, mais je suis passée à côté de cette lecture, même si j’ai trouvé la plume agréable et fluide.

La Main d’Ecorché (1875) a davantage su me convaincre, peut-être parce que le schéma est plus traditionnel et que les enjeux sont clairs. Au cours d’une soirée, un étudiant montre à ses amis la main desséchée d’un criminel, dont il compte faire la poignée de sa sonnette (comment dire? yeuuurk! :bleuarg: ). Evidemment, ça tourne au drame, je vous laisse découvrir comment. Apparemment cette nouvelle est la première publiée par l’auteur et, si l’intrigue est assez classique, c’est vraiment réussi pour une première. C’est bien écrit, bien mené et c’est oppressant et angoissant à souhait, même si ça reste assez prévisible.


C’est tout pour cette fois. En ce moment je lis un recueil de contes, donc j’ai mis les nouvelles de côté, mais j’espère lire à nouveau une nouvelle par jour pendant au moins une semaine ce mois-ci 🙂

Si vous avez lu ou comptez lire une de ces nouvelles, votre avis m’intéresse, vous savez quoi faire dans les commentaires 😉

Et vous, est-ce que vous aimez les nouvelles? Est-ce que vous en avez lu qui vous ont particulièrement marqué-e?

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4 commentaires pour Un jour, une nouvelle #2

  1. Je note Le Dibbouk de Mazel Tov IV qui m’éloigne de mes habitudes de lecture mais que tu donnes envie de découvrir. Quant à La Main d’Ecorché, le principe de départ est des plus tordus !

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