Journal de lecture du 15 au 21 janvier

Avec un peu de retard, voici mon journal de lecture de la 3e semaine de janvier. Normalement avec ce billet je serai à jour et les suivants seront plus en phase avec mes lectures du moment!


Lundi: je termine le tome 2 de ma relecture:

L’Arcane des Epées tome 2: Le Roi de l’Orage (Memory, sorrow and thorn, book 1 : The dragonbone chair). De Tad Williams. Editions Pocket Fantasy. 462 pages. 1995 pour la vo. 1997 pour cette édition.

Résumé du tome 1: Simon, quatorze ans, n’a jamais quitté le château du Hayholt où il a grandi dans les jupes des chambrières. Il n’a jamais connu son père et sa mère. Un jour, il deviendra mage, pourvu que le destin lui soit favorable. Un mystère plane sur le grand château. Le roi Jean, tueur du dragon Shurakai et souverain de toutes les nations humaines, est à l’agonie. Bientôt son fils aîné, le prince Elias, ira siéger sur le Trône du Dragon. Et des complots se trament dans l’ombre. La mort du roi Jean est très attendue. Elle pourrait libérer un terrible maléfice… Une société plus ou moins secrète, la Ligue du Parchemin, voit venir le danger. De grands desseins sont en jeu. Pour que survive le monde, Simon devra résoudre un jour l’énigme légendaire des Epées du Pouvoir. Mais on ne l’a pas prévenu.

S’agissant d’un tome 2, je n’entrerai pas dans les détails, mais ça a été une très bonne relecture 🙂

Au vu du découpage, ce tome démarre directement dans l’action et on reste presque entièrement dedans jusqu’à la fin, avec quelques pauses qui permettent de souffler. Mais les ennuis et les aventures ne sont jamais loin. Que dire de plus? ça reste palpitant et intéressant jusqu’à la fin du tome et je ne me suis pas ennuyée un seul instant!

Le seul bémol que j’aurais à apporter, c’est que les rôles féminins manquent d’envergure. Dans mon souvenir, ça s’améliore un peu par la suite, mais on est clairement dans un récit au masculin. C’est dommage, mais vu l’époque de publication, ce n’est hélas pas très surprenant.

J’aurais volontiers enchaîné directement sur le tome 3, mais j’ai d’autres livres qui attendent leur tour et je ne voudrais pas risquer de me lasser de la série, donc je fais une pause pour quelques jours.


Mardi-mercredi: j’ai commencé un autre roman, mais je ne suis pas du tout dedans et j’ai peu de temps à consacrer à la lecture, donc je me penche sur des BD:

Les Artilleuses. Tome 1: Le Vol de la Sigillaire. 48 pages. Tome 2: Le Portrait de l’Antiquaire. 48 pages. Tome 3: Le Secret de l’Elfe. 56 pages. De Pierre Pevel et Etienne Willem. Editions Drakoo (Fantasy). 2020-2021.

Résumé du tome 1: Aventurières et hors-la-loi, elles sont trois : Lady Remington, Miss Winchester et Mam’zelle Gatling. N’hésitant jamais à faire parler la poudre, elles sont connues de toutes les polices d’Europe. Ce coup, cependant, pourrait bien être leur dernier. Car le vol d’une mystérieuse relique – la Sigillaire – leur vaut d’être pourchassées non seulement par les Brigades du Tigre, mais également par les redoutables services secrets du Kaiser…

Cette trilogie de BD se déroule dans l’univers du Paris des Merveilles, série de romans de Pierre Pevel plutôt populaire. On n’y retrouve pas les personnages rencontrés dans l’original, même si le trio mis en vedette ici et leurs comparses rappellent fortement Isabel de Saint-Gil et ses complices.

Je n’avais pas complètement accroché aux romans: j’avais aimé l’univers, d’une grande richesse, mais les intrigues ne m’avaient pas convaincue. J’ai ressenti la même chose avec ces BD. C’est sympathique, mais pas inoubliable pour moi.

Le fait que les personnages féminins souffrent à mon avis du male gaze, notamment celui du dessinateur, qui les met souvent en scène dans des positions et des tenues aguichantes. ça reste visible par un large public, mais j’ai été plusieurs fois mal à l’aise et agacée par cette tendance. C’est bien de montrer des personnages féminins indépendants, avec leurs propres intrigues et des capacités intéressantes, à l’aise avec leur corps, mais pourquoi cela devrait-il passer par la sexualisation de leur image?

Bon, j’ai vu pire, hein, mais quand même, ça me soûle, ce genre de choses…

L’intrigue est bouclée en 3 tomes, avec une fin ouverte pour une éventuelle future aventure. Je ne pense pas y revenir si une autre histoire voyait le jour, pour tout dire, si je n’avais pas emprunté les 3 tomes en même temps, je n’aurais probablement dépassé le tome 1. Je crois que Pierre Pevel n’est juste pas un auteur pour moi, ce qui m’ennuie parce que ses univers sont toujours super intéressants et très riches…


Je lis également un album jeunesse:

Fils de Dragons. De Sébastien Perez et Justine Brax. Editions Albin Michel. 32 pages. 2016.

Résumé: Yomon a grandi parmi les dragons. Fasciné par ces créatures majestueuses qu’il considère comme sa famille, Yomon se sent prisonnier de son corps d’enfant. Il le sait : son cœur est celui d’un dragon. Une nuit, il se rend auprès de Quiron, le plus ancien des dragons. Celui-ci lui raconte comment les rois des hommes ont combattu et mutilé les dragons pour dérober qui une dent, qui une griffe, qui des ailes, le souffle tonitruant et la pierre de feu. Pour devenir un dragon, Yomon va devoir récupérer ces 5 trésors. Dès la levée des brumes, sans hésiter, le garçon débute sa quête. Mais chaque roi lui réserve un accueil différent, et Yomon n’est pas au bout de ses surprises…

S’agissant d’un très court album jeunesse, mon avis sera bref. C’est une jolie histoire, trop succincte pour complètement combler un public adulte aussi curieux que moi (j’ai toujours envie d’en découvrir plus ^^), mais qui propose un récit intéressant et de magnifiques illustrations.

L’album est en très grand format, avec des dessins en pleine page très doux et détaillés, avec de belles couleurs vives qui attireront l’oeil des plus jeunes.

Une belle réussite 🙂


Lundi-jeudi: j’avais choisi un livre emprunté à la bibliothèque pour lire en parallèle de L’Arcane des Epées:

La Danse des Damnées (The Dance Tree). De Kiran Millwood Hargrave. Editions Robert Laffont (Pavillons). 346 pages. 2022 pour la vo. 2023 pour cette édition.

Résumé: Strasbourg, 1518. Au pied de la cathédrale, dans la chaleur étouffante de l’été, une femme se met à danser. Elle danse des jours durant, infatigable, possédée, avant d’être rejointe, petit à petit, par des centaines d’autres femmes. Non loin de là, Lisbet récolte le miel de ses ruches. Auprès des abeilles, elle oublie l’atmosphère oppressante et son angoisse de perdre, une fois encore, l’enfant qu’elle porte.

Alors que la ville semble s’effondrer sous la chaleur et les pas des danseuses, le retour d’Agnethe, après sept ans d’exil pour un crime que tout le monde tait, promet de faire voler en éclats le monde tel que Lisbet le connaît. Déterminée à découvrir le secret de sa belle soeur, la voilà bientôt prise dans un tourbillon d’interdits et de passion, une mélodie à en perdre la raison…

J’ai eu un peu de mal à entrer dans ma lecture: la mise en place me semblait trop longue et j’étais frustrée par les traitements infligés aux femmes dans l’histoire. J’avais lu seulement 150 pages en 3 jours (ce que je lis en une petite journée d’habitude) et j’avais du mal à me motiver à poursuivre. Finalement, jeudi je prends les choses en main et je me force un peu (je n’ai évidemment pas lu contre mon gré, vous voyez ce que je veux dire ^^), ce qui me permet de terminer le roman dans la soirée.

Je pense que si j’ai eu du mal au départ, c’est parce que le titre, le prologue et une partie du résumé m’avaient fait penser que l’intrigue serait centrée sur l’épidémie de danse qui frappait les femmes. Or ce n’est que la toile de fond d’une autre histoire, celle de Lisbet, enceinte après de nombreuses fausses couches et des femmes qui l’entourent: Agnethe, sa belle-soeur de retour après 7 ans de pénitence pour un péché mystérieux, Sophey, sa belle-mère rude et fermée, Ida, sa meilleure amie mal mariée.

L’accent est mis sur les maltraitances qui sont infligées aux femmes par la société et l’Eglise en général, par les hommes en particulier, qui sont les représentants des 2 premières. L’intolérance, la misogynie, le sexisme et la violence des institutions sont personnifiés par Plater, l’époux d’Ida, employé par le gouvernement local, un homme qui se délecte de son pouvoir et en abuse.

Au fil du récit, d’autres personnages mal vus de la société patriarcale sont introduits dans l’intrigue et dans la vie de Lisbet et les autres femmes. Je ne vous citerai pas les sujets traités et dénoncés par l’autrice, par crainte de vous spoiler, mais soulignons qu’ils sont tout à fait d’actualité malgré l’époque à laquelle se déroule le roman, ce que je trouve parfaitement déprimant: finirons-nous par évoluer un peu dans le bon sens?

La plume est agréable, il y a de belles descriptions de la nature, de la danse et de la musique. Les méfaits du sexisme ambiant sont dénoncés avec force, même si on reste dans un roman accessible à un public jeune. Le roman ne semble pas classé comme tel, mais selon moi il ne dépareillerait pas au rayon young adult/new adult, même si certains éléments sont un peu durs à encaisser (je ne peux pas vous lister les trigger warnings, ils seraient spoilants).

Je n’ai pas entièrement adhéré à ma lecture, malgré qu’elle semblait faite pour moi. La première raison est que je m’attendais à autre chose et que j’ai été déçue de ne pas être dans une histoire centrée sur les danseuses. La seconde est que je ne me suis pas attachée aux personnages et ai eu du mal à m’identifier elles. Ce n’est pas dû à l’époque lointaine à laquelle se situe l’intrigue, mais plutôt à leurs préoccupations, notamment le désir de maternité à tout prix de Lisbet, qui ne me parlaient absolument pas. D’autre part, certaines de leurs décisions et de leurs actes me semblaient stupides vues les circonstances. Pour finir, le roman traite également de romances contrariées, ce qui n’est absolument pas ce que je cherchais dans cette lecture, même si la façon dont c’est fait m’a globalement plu, pour autant que ce genre de sujets puisse me plaire.

Bref, une lecture en demi-teinte. Le titre original aurait mieux convenu au roman, je ne comprends pas pourquoi la maison d’édition a choisi cette traduction erronée et inadéquate.


Vendredi: je choisi un court roman, facilement transportable, et que je sais pouvoir dévorer d’une traite:

La Baleine tatouée (The Whale Rider). De Witi Ihimaera. Editions Au vent des îles. 159 pages. 1987 pour la vo. 2022 pour cette édition.

Résumé: Dans les eaux abyssales de l’océan Pacifique, une baleine tatouée pleure l’homme qui la dompta et la chevaucha jadis, son fidèle compagnon…

Kahu grandit dans une tribu maorie de Nouvelle-Zélande. Enfant prodige, elle se confronte très tôt à l’autorité du chef Koro Apirana, son arrière-grand-père, qui refuse l’idée qu’une femme puisse un jour lui succéder. Mais peut-il rester insensible au chant des baleines et à l’intrépidité de Kahu ? Jusqu’à quel point le respect des traditions doit-il rester figé dans une vision du monde qui ne reflète plus la réalité ?

Witi Ihimaera tisse un conte contemporain captivant et plein d’humour sur le lien de l’homme à la nature, le courage, l’espoir, la puissance des femmes et l’importance des liens entre les générations. Un livre-phare qui permit au romancier néo-zélandais d’asseoir sa renommée internationale.

Je vous ai déjà parlé de ce très court roman: il m’a tellement plu que je lui ai consacré un billet entier 🙂 Je vous recommande évidemment très vivement cette lecture!


Samedi-dimanche: difficile de rebondir après une aussi bonne lecture, je décide donc de partir sur quelque chose de tout à fait différent:

Germaine Richier. Sous la direction d’Ariane Coulondre. Editions du Centre Pompidou. 295 pages. 2023.

Résumé: Le catalogue de l’exposition consacrée à G. Richier (1902-1959), l’une des figures majeures de la sculpture du XXe siècle, retraçant son parcours artistique. Les oeuvres sont présentées de façon chronologique et thématique. Avec des essais et des cartes blanches qui reconsidèrent son travail tant sculpté que graphique et une anthologie de textes qui redonne la parole à l’artiste.

C’est devenu presque impossible pour moi de me déplacer pour visiter toutes les expositions qui me feraient envie, heureusement il existe les catalogues! Celui-ci a été publié par le Centre Pompidou à l’occasion de l’exposition qui a été consacrée à l’artiste en 2023. Les bribes que j’avais pu apercevoir grâce à la chaîne YouTube et au compte Insta du musée m’ont vraiment alléchée et j’avais très hâte d’ouvrir ce livre!

Ma lecture est toujours en cours à la fin du week-end, je vous en reparlerai donc dans un prochain billet.


Parce que ce n’est pas un livre facile à transporter et que de toute façon je veux prendre le temps de le savourer, je sors un classique de la littérature japonaise, dont le format poche me permettra de le garder dans mon sac:

Le Pavillon d’Or (Kinkakuji). De Mishima Yukio. Editions Folio. 375 pages. 1957 pour la vo. 1975 pour cette édition.

Résumé: Que la Beauté puisse exister et le jeune moine s’en trouverait irrémédiablement exclu. Mais la soudaine et commune fragilité qui l’unit au Pavillon d’Or, alors que retentit au loin le bruit des bombes, scelle son destin au temple sacré. La quête de cette ultime communion, en commettant l’irréparable, constitue sa secrète destinée. Bègue et sans beauté, il est en apparence réservé et taciturne ; le mal et la laideur sont les hôtes de son âme. Le pendant de sa souffrance physique est un ego démesuré et tyrannique qui le pousse à croire à sa mission tragique et exemplaire : atteindre le « coeur même du mal » et anéantir le sacré d’entre les sacrés par un acte de « pure abolition ».

L’incendie du Pavillon d’Or en juillet 1950 anéantissait un trésor national. En explorant les méandres psychologiques du jeune Mizoguchi, Yukio Mishima établit le mobile d’un crime qui ébranla le Japon. En arrière-plan, l’auteur livre sa vision philosophique du Beau absolu.

Ma lecture était toujours en cours dimanche soir, on en reparle très bientôt.


C’est tout pour cette semaine-là. Elle a été plutôt remplie à la fois IRL et niveau lecture. Le bilan aurait été plutôt mitigé si je n’avais pas lu La Baleine tatouée, dont je peux déjà être sûre qu’il figurera parmi mes lectures les plus marquantes de 2024 🙂 J’espère découvrir plein d’autres livres aussi excellents dans les mois qui viennent!

Comme d’habitude, si vous avez lu ou comptez lire un des livres présentés dans ce billet, si un des sujets abordés vous inspire des réflexions ou si vous voulez juste papoter, vous savez quoi faire dans les commentaires 😉

Et pour vous, c’était comment ce début d’année? Vous avez fait de bonnes lectures? Des titres à me conseiller? 😉

PS: désolée pour la mise en page presque inexistante, WordPress n’est pas dans un bon jour…

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11 commentaires pour Journal de lecture du 15 au 21 janvier

  1. Pas de problème de mise en page quand je lis ton article 🙂
    Les Artilleuses me tente beaucoup mais je ne supporte le male gaze. Quant à Fils de Dragons, il me tente énormément…
    Bonne semaine !

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  2. tampopo24 dit :

    Allez, tu as bientôt rattrapé la bonne ligne temporelle avec tes bilans 😉
    Je te rejoins sur l’Arcane des épées, c’est un récit très masculins mais comme tu le dis c’est l’époque qui voulait ça et on a eu tellement pire avec des titres comme l’Epée de vérité que ça passe crème pour moi ^^
    Zut pour les Artilleuses, je reste intéressée par le roman car j’ai beaucoup aimé les Lames du Cardinal de l’auteur.
    Comme toi, j’ai trouvé Fils de dragons trop court, mais quels dessins !
    J’allais te dire que LA danse des damnées me tentait mais c’était avant de voir l’accent choisi pour l’histoire. Je préfère zapper, je voudrait quelque chose de trop historique par rapport à ce que c’est apparemment…
    Hâte de lire ton retour sur ce Mishima qu’il me semble avoir dans ma PAL. Belle semaine à toi !

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    • ducotedechezcyan dit :

      C’est clair qu’à côté d’autres titres de la même époque, L’Arcane des Epées passe très très bien ^^
      Le Paris des Merveilles est plaisant à lire et l’univers est très riche, même si pour moi ça reste une lecture anecdotique, n’hésite pas à le lire 😉
      La danse des damnées reste un roman historique crédible et bien fait, mais le sujet n’est pas abordé de front comme je le croyais, c’est plus ça qui m’a ennuyée.
      Mon avis sur le Mishima n’est pas encore rédigé, mais je réfléchis à ce que je vais écrire 😉
      Belle semaine à toi aussi!

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  3. Merci pour ce beau bilan en retard😊, et oui parfois WP nous joue des tours ! 😏

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  4. Allys dit :

    La couverture de Fils de Dragons est magnifique. Quant aux expositions, je te rejoins tout à fait. A part le temps, il y a aussi la distance et tout n’est pas forcément disponible près de chez soi. Alors vive Internet qui nous permet de voir des choses magnifiques installée confortablement sur son fauteuil 🙂

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    • ducotedechezcyan dit :

      Les pages de l’album sont dans la lignée de la couverture, c’est un pur régal 🙂
      Tu as raison, merci internet pour ça! C’est un peu frustrant de ne pas pouvoir voir « en vrai », mais c’est toujours ça ^^

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