Journal de lecture du 4 au 10 mars

Ce billet était censé être posté lundi, mais comme j’avais divisé en 2 celui de la semaine précédente, il n’arrive qu’aujourd’hui. L’essentiel est qu’il finisse par arriver, n’est-ce pas? 🙂

ç’a été à nouveau une semaine plutôt remplie niveau lectures, même si pas autant que je l’espérais vu qu’une grande partie de ma semaine a été consacrée au livre qui était déjà en cours le week-end dernier et qui était toujours en cours ce dimanche. J’ai quand même pu faire quelques belles découvertes, toujours dans le cadre de Mars au féminin.


Lundi: je lis une BD traitant d’un sujet d’actualité:

Le manifeste des 343 : histoire d’un combat. De Laffitte, Strag et Duphot. Editions Marabout. 141 pages. 2020.

Résumé: Ce roman graphique raconte l’histoire de ce manifeste publié le 5 avril 1971 dans les colonnes de l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur et son impact sur la société. 343 femmes célèbres s’y accusent du délit d’avortement dans l’espoir de faire avancer le droit des femmes, contribuant ainsi à la future adoption de la loi Veil.

Nous suivons une jeune journaliste dans une enquête sur le combat des féministes pour l’accès à l’IVG, qui à cette époque était illégal et passible de prison. Au fil des mois, elle va s’investir dans la cause, malgré les bâtons qu’on lui met dans les roues et les hommes de son journal qui tentent de s’attribuer le mérite de son travail.

La postface signale que la BD a pris quelques libertés avec la réalité pour rendre le tout plus lisible, je trouve que c’est un peu dommage. Malgré tout, c’était une lecture intéressante, qui met en avant à la fois l’histoire des combats féministes de l’époque et les difficultés quotidiennes rencontrées par les femmes.

Les dessins sont sympas sans être éblouissants, ils correspondent au propos.

Lecture très instructive et intéressante, qui peut être un bon point d’entrée pour aborder le sujet.


Mardi-mercredi: je reste dans le même genre de thèmes et je lis un essai:

Lâchez-nous l’Utérus. De Fiona Schmidt. Editions Hachette. 256 pages. 2020.

Résumé: Au départ, il y avait cette question : pourquoi le fait que je ne veuille pas d’enfant pose-t-il un problème à tout le monde, sauf à moi ? J’ai trouvé la réponse : parce que je suis une femme en âge d’en avoir qui coche 100% des cases du bingo procréatif. Même 50 ans après la légalisation de la pilule et de l’avortement en France, être une femme, c’est être une mère : être nullipare, volontaire ou plus souvent, involontaire, c’est donc être reléguée en D2 de féminité.

Pourtant il ne suffit pas d’être mère pour qu’on vous fiche une paix très relative – oh non… Encore faut-il être une « bonne » mère, selon des normes procréatives et éducatives de plus en plus nombreuses, rigides et contradictoires. Résultat : la plupart des mères, celles qu’on ne voit pas à la télé ni sur Instagram, sont de plus en plus épuisées tout en se sentant de moins en moins légitimes.

Tant que l’on considérera que la maternité n’est pas une option mais une preuve de la féminité, tant que la parentalité restera d’abord une affaire de femmes, donc que c’est à elles de concilier leurs douze journées, les inégalités persisteront, non seulement entre les femmes et les hommes, mais aussi et avant tout entre les femmes. A nous de décider qu’elles ne sont pas une fatalité.

Contrairement à ce que laisse penser la 4e de couverture, il n’est pas uniquement question de non-désir d’enfants, bien au contraire! L’autrice traite ici de nombreux sujets: non-désir d’enfants, oui, mais aussi désir d’enfants, infertilité, PMA, famille, parentalité, homoparentalité, violences médicales, etc.

Il s’agit de constater et dénoncer les innombrables injonctions subies par les femmes sur l’usage qu’elles devraient faire ou pas de leur corps en général et de leur utérus en particulier. Toutes les lectrices se reconnaîtront à un moment ou un autre de cette lecture, parsemée de témoignages choquants, mais hélas très banals, de ce que nous subissons tout au long de notre vie. Le plus frustrant étant qu’une grande partie des remarques dénoncées ici sont le fait de femmes…

L’autrice s’appuie non seulement sur ces témoignages, mais aussi sur des recherches, des études et des essais traitant de ces sujets. Elle en fait une description et une analyse passionnante tout en n’oubliant pas de partager sa propre expérience et de souligner les frustrations ressenties dans sa vie de femme, notamment concernant le manque de soutien et de sororité.

Une lecture très instructive, passionnante, qui se dévore et propose plein de pistes de lectures. A lire absolument!


Jeudi-dimanche: ma fin de semaine est très chargée, du coup je n’avance pas très vite sur un roman qui pourtant se lit assez facilement:

Une soupe à la grenade. De Marsha Mehran. Editions Philippe Picquier. 293 pages. 2005 pour la vo. 2021 pour cette édition.

Résumé: Trois jeunes soeurs ayant fui la révolution iranienne trouvent refuge à Ballinacroagh où elles ouvrent le Babylon Café. Bientôt, les effluves ensorcelantes de la cardamome, des amandes grillées et du miel bouleversent la tranquillité de la petite ville d’Irlande. Car la cuisine persane fait fleurir les rêves de ceux qui la goûtent et leur donnent envie de changer de vie. Premier roman.

J’avais choisi ce livre pour la consigne « un livre qui sort de votre zone de confort » de Mars au féminin, sans être bien sûre de ce que j’allais y trouver. Après l’avoir refermé, je confirme qu’on était loin de ma zone de confort, ne serait-ce que parce que ce roman est bourré de recettes de cuisine ^^

L’histoire se déroule en 1986 en Irlande, mais c’est un roman contemporain dans sa forme et dans son style. Son point fort est qu’il est écrit par une autrice iranienne ayant connu les mêmes évènements que ses héroïnes: la révolution iranienne, les violences, notamment sexistes, qu’elle a engendrées, la fuite vers l’occident, la difficile reconstruction en Angleterre et les problèmes d’insertion. A tout cela s’ajoutent les persécutions du tyran local, raciste, sexiste, violent, qui avait des vues sur le bâtiment où elles ouvrent leur restaurant.

Le roman ne révolutionne pas le genre, mais c’est une lecture facile d’accès, agréable à faire. J’ai apprécié les personnages et les relations entre eux, même la petite romance était assez mignonne. Malgré tout, je ne garderai probablement pas beaucoup de souvenirs de ma lecture et pas uniquement parce que je n’ai aucun intérêt pour la cuisine, mais parce que dans l’ensemble tout m’a semblé un peu trop facile. On passe assez rapidement sur certains éléments intéressants et il y a beaucoup de bons sentiments. Finalement, ce que j’ai préféré dans cette histoire, ce sont les passages, assez difficiles à lire, qui se déroulent en Iran et décrivent ce que les protagonistes y ont vécu.

Une bonne lecture, que je ne regrette pas d’avoir faite, mais dont j’aurais voulu retenir plus que l’aspect culinaire. Il y a un tome 2, mais je ne pense pas le lire.


Dimanche: je lis la dernière BD empruntée à la bibliothèque pour la consigne « biographie » du challenge, mais qui peut aussi coller pour « sortir de la zone de confort », puisqu’il y est question d’opéra:

Callas : Je suis Maria Callas (Callas: Io sono Maria Callas). De Vanna Vinci. Editions Marabout (Marabulles). 179 pages. 2018 pour la vo. 2019 pour cette édition.

Résumé: Paris, 16 septembre 1977, Anna Maria Sophia Cecilia Kaloyeropoulos, dite Maria Callas, meurt à l’âge de 54 ans. C’est la fin d’un mythe, celui de la plus grande soprano du 20ème siècle dont la voix exceptionnelle raisonne encore. Son surnom de Diva n’est pas démérité…

Maria Callas est une icône des temps modernes. Vanna Vinci en fait un personnage de tragédie grecque dans un roman graphique qui impulse une réflexion sur la puissance de l’Art d’où émerge la personnalité et la voix exceptionnelles de cette cantatrice qui a bouleversé l’art lyrique.

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec cette BD et j’avoue que j’appréhendais un peu cette lecture: ne connaissant absolument rien à l’opéra, je craignais de ne pas comprendre de quoi on allait me parler. Finalement, mes appréhensions étaient injustifiées, car le récit m’a semblé assez simple d’accès.

On est dans la biographie classique, avec insertion de commentaires faits par des personnes ayant côtoyé Maria Callas, dont la plupart ne sont pas très compatissants. Il ne fait pas bon être une femme dans certains milieux ou à certaines époques, encore plus qu’aujourd’hui… Tout ce que je connaissais de Maria Callas avant d’ouvrir cette BD était son nom et sa profession, je ne sais donc pas si cette biographie est fidèle à la réalité. A priori je dirai que oui, l’autrice s’étant appuyée sur de nombreuses sources qu’elle cite à la fin de l’ouvrage.

Les dessins sont assez particuliers, tout en noir et blanc, avec des traits assez épais. On se concentre essentiellement sur les visages. Le style de ces dessins et le format des planches m’a rappelé une autre biographie, celle de Mama Cass proposée par Pénélope Bagieu dans California Dreamin’ (bizarrement, j’ai aussi trouvé des points communs entre la vie de ces 2 chanteuses évoluant pourtant dans des milieux totalement différents…).

Le gros point fort de cette BD réside selon moi dans la mise en parallèle que fait l’autrice entre l’artiste et les personnages qu’elle interprète, en particulier celui de Médée, dont la présence plane sur l’ensemble du récit.

Une lecture très intéressante, je suis bien contente d’avoir fait l’effort d’aller explorer quelque chose qui m’était totalement inconnu, même si concrètement je n’en garderai probablement pas beaucoup de souvenirs à long terme.


Je termine le week-end avec la même lecture en cours que la semaine précédente:

Les Cygnes sauvages (Wild Swans). De Jung Chang. Editions Pocket. 364 pages. 1992 pour la vo. 2001 pour cette édition.

Résumé: Petite-fille d’une concubine et d’un « Seigneur de la guerre », fille de hauts responsables communistes, Jung Chang vivra dans un « cocon de privilèges » jusqu’en 1965. La Révolution culturelle, son cortège de dénonciations et de persécutions, place alors la Chine sous le règne de la terreur. Jung voit ses parents internés dans un camp de rééducation tandis qu’elle est déportée à la campagne où elle sera paysanne, « médecin aux pieds nus », ouvrière…

C’est une lecture qui mérite d’être faite, mais honnêtement si j’avais su qu’elle me prendrait aussi longtemps, je ne l’aurais probablement pas commencée… Outre le format tout petit-tout serré du texte, qui ralentit considérablement ma lecture, c’est également impossible d’avancer plus vite parce qu’elle demande beaucoup de concentration et que les sujets abordés sont très difficiles à encaisser. Je n’arrive pas à lire plus de 2 ou 3 chapitres  (qui en plus sont très longs) à la suite et c’est vraiment frustrant pour moi de ne pas pouvoir aller plus vite.


C’est tout pour la semaine dernière. Dans l’ensemble, ç’a été une bonne semaine et je suis assez contente de mes choix de lecture.

Comme d’habitude, si vous avez lu ou comptez lire un des livres présentés dans ce billet, si un des sujets abordés vous inspire des réflexions ou si vous voulez juste papoter, vous savez quoi faire dans les commentaires 😉

Et pour vous, c’était comment la semaine dernière? Vous avez fait de bonnes lectures? Des titres à me conseiller? 😉

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16 commentaires pour Journal de lecture du 4 au 10 mars

  1. Une semaine bien remplie assurément !

    Beaucoup de tes lectures m’intéressent mais vu la taille de ma PAL, je vais me concentrer sur Lâchez-nous l’Utérus que j’espère pouvoir emprunter. J’aime qu’on aborde une importante panoplie de sujets…

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  2. Encore de treès belles lectures pour ce mars au féminin, j’adore, meri à toi ! 😀

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  3. tampopo24 dit :

    Bravo pour cette semaine bien remplie 100% femmes et bien exigeante.
    Juste dommage que ta dernière lecture ait un format si contraignant qui t’empêche d’aller plus vite.
    Bon weekend à toi ☺️

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  4. Lynley dit :

    Le dernier livre doit effectivement être « compliqué » mais il a l’air très intéressant. Mais là, je ne suis pas prête.

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