Des BD en pagaille #31

Levius vol. 1. De Haruhisa Nakata. Editions Kana. 236 pages. (2014)

Dans un monde steampunk dévasté par la guerre, le jeune Levius est recueilli par sa grand-mère et son oncle. Doté d’un bras artificiel, le jeune garçon va devenir un champion de boxe mécanique, tandis que des évènements plus ou moins étranges se déroulent autour de lui.

Il est un peu compliqué de résumer cette histoire, à cause des nombreux allers-retours entre le passé et le « présent » et, je dois l’avouer, de la confusion que j’ai ressenti parfois au cours de ma lecture: je n’étais pas toujours bien sûre de comprendre de quoi il était exactement question…

Malgré mes incertitudes, j’ai plutôt apprécié Levius. Les personnages sont intéressants, même l’oncle un peu vulgaire, et l’univers dans lequel se déroule l’intrigue est assez fascinant, même s’il m’a semblé un peu succinct. Mon seul bémol concernant l’histoire, c’est que c’est parfois un peu trop contemplatif, alors que des explications n’auraient pas été superflues.

Pour ce qui est du dessin, il est assez plaisant, mais je regrette que certaines cases aient été carrément floues (je n’ai pas réussi à déterminer si c’était fait exprès ou si c’était l’édition à 1€ qui était en cause, affaire à suivre). D’autre part les 1es pages, en couleur, sont carrément sublimes, j’ai trouvé d’autant plus dommage que la suite soit en noir et blanc.

J’ai envie de connaître la suite de l’histoire, mais les points négatifs me font hésiter à acquérir le tome 2. Si je peux l’emprunter ou s’il existe une version totalement en couleur, je le lirai à coup sûr; dans le cas contraire, sauf très bonne affaire, je m’en tiendrai probablement là.

A noter que l’auteur a adopté le sens de lecture à l’occidentale (de gauche à droite) et pas le format traditionnel du manga, ce qui est un gros plus.

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Monsieur Bascoulard. De Bernard Capo. Editions Bulleberry. 48 pages. (2013)

Alors qu’il séjourne à Bourges, le narrateur, journaliste et écrivain, découvre l’existence de l’artiste Bascoulard, quasi-inconnu en dehors de la région. Auteur de très nombreux dessins de la capitale berruyère, Bascoulard va se révéler peu à peu au travers des témoignages et des hauts-lieux de son art.

Etant originaire de la région de Bourges, Bascoulard ne m’était pas inconnu. Mes parents se souviennent l’avoir vu souvent passer avec son vieux tricycle lorsqu’ils étaient enfants et sont de fervents admirateurs de ses dessins, ils ne manquent jamais de raconter une anecdote à son sujet aux visiteurs qui découvrent son existence. C’est d’ailleurs mon père qui m’a offert cette BD, pour me permettre d’en apprendre plus sur cet artiste généralement méconnu (et sûrement aussi pour me l’emprunter, mais chut ^^).

Bref, tout ça pour dire que, contrairement au narrateur de cette histoire, Bascoulard et son art ne m’étaient pas totalement inconnus. J’ai néanmoins appris beaucoup grâce à cette BD que j’ai trouvé très intéressante. L’occasion d’en découvrir aussi un peu plus sur l’histoire récente de ma ville de naissance et l’évolution de son urbanisme.

Au lieu de mettre en scène Bascoulard du début à la fin, Bernard Capo suit les pas du narrateur à la découverte de l’artiste, dessine la ville et les témoins avec qui il discute, reproduit des oeuvres et ne propose que quelques planches consacrées exclusivement à Bascoulard. ça m’a un peu déstabilisée au début, mais ça rend la BD plus vivante et donne la sensation qu’on mène une enquête.

Le dessin, en noir et blanc, reste clair et plutôt réaliste. Ce n’est pas ce que je préfère en BD, mais ça correspond à ce qui est raconté et aux dessins de Bascoulard.

J’avoue que j’avais quelques réserves avant d’ouvrir cette BD: avoir entendu parler de Bascoulard toute ma vie ne me donnait pas envie de lire sur le sujet et je ne suis pas aussi sensible à son art que devrait apparemment l’être tout Berruyer qui se respecte ^^ Mais j’ai été agréablement surprise par ma lecture. J’ai trouvé le contenu intéressant et instructif et l’aspect enquête de la BD m’a plu.

Je ne recommande pas forcément par contre, sauf si vous avez envie de découvrir l’artiste et sa ville ou que vous êtes fan de Bernard Capo.

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Ninjak tome 1: L’Armurerie. Scénario de Matt Kindt. Dessin de Matt Kindt, Clay Mann, Juan José Ryp et Butch Guice. Editions Valiant et Bliss Comics. 164 pages. (2016)

Colin King, agent surentraîné du MI-6, est envoyé par son superviseur pour infiltrer une mystérieuse organisation criminelle, l’Armurerie. En parallèle, nous découvrons son enfance et ses débuts d’agent secret.

Ce comics appartient à l’univers partagé Valiant, que j’avais découvert avec The Valiant et Bloodshot Reborn. Si Bloodshot avait un faux air de Wolverine, Ninjak n’est pas sans rappeler parfois un certain Batman. L’histoire – ou plutôt les histoires, devrais-je dire – n’est pas pour autant inintéressante ou trop proche de l’univers DC.

Si on en apprend beaucoup sur le passé de Colin et qu’on découvre peu à peu ses motivations, on en sait relativement peu sur sa personnalité et ses émotions une fois le comics refermé. En effet, notre héros est constamment concentré sur le rôle qu’il doit jouer et les actions qu’il doit mettre en oeuvre pour remplir sa mission, ne laissant que peu de place au lecteur pour ressentir un minimum d’empathie à son égard. Les autres personnages sont intéressants, pas spécialement fouillés à ce stade (mais ce n’est que le tome 1), à l’exception de Roku, le personnage féminin principal.

L’intrigue part assez rapidement vers le mystique et l’ésotérique, mais il y a beaucoup d’action et on n’a pas le temps de s’ennuyer. Cependant, l’alternance des 3 lignes temporelles donne une impression de confusion par moments, d’autant que s’y ajoutent des flash-back concernant d’autres personnages.

Le dessin quant à lui va du sympa au sublime. J’ai préféré le travail de Clay Mann à celui des autres dessinateurs, mais là, c’est affaire de goût personnel. Les arrières-plans sont parfois détaillés, parfois juste esquissés; ça fonctionne plus ou moins bien selon la situation. Les couleurs sont très belles et contribuent largement au plaisir de l’oeil. A la fin est proposée une galerie de couvertures et de planches, c’est un bonus sympa.

Dans l’ensemble, une lecture plutôt agréable, mais pas à la hauteur des attentes créées par les autres comics Valiant que j’avais lus précédemment. Je lirai la suite si j’en ai l’occasion, mais ce ne sera pas une priorité. Si vous avez lu le tome 2, peut-être saurez-vous me donner envie de m’y plonger? 😉

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17 commentaires pour Des BD en pagaille #31

  1. Audrey dit :

    Levius est dans ma Pal, mais j’avoue que le sens de lecture à l’occidental tend à me gêner…

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  2. Xander dit :

    J’ai Levius que j’ai eu au 48H BD, mais il ne me fait pas du tout envie, déjà le sens de lecture occidental me rebute, et en plus le pris des tomes suivants (à acheter si jamais ça me plait) sont assez cher.

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    • ducotedechezcyan dit :

      Pourquoi le sens de lecture te rebute? Pour moi ce serait plutôt un point positif ^^
      Je trouve aussi que les autres tomes sont un peu chers, mais si une bonne occasion se présente, pourquoi pas? 🙂

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      • Xander dit :

        Un manga se lit dans le sens original pour moi. C’est vraiment quelque chose qui m’insupporte. Je dis pas que c’est logique, mais en général c’est rédhibitoire. Habituellement je fuis les titres édité dans le sens occidental. Là ça va que je l’ai eu à 1 € 😉

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  3. Emmanuelle dit :

    Levius a été un vrai coup de coeur pour moi !

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