Stalker

Stalker. D’Arkadi et Boris Strougatski. Editions Denoël, collection Lunes d’Encre. 222 pages. 1972.

Suite à un mystérieux contact alien, certains endroits de la planète ont été « contaminés ». Les Stalkers pénètrent illégalement dans ces Zones pour y récupérer de dangereux artefacts que les scientifiques s’efforcent d’étudier.

J’avais entendu parler de ce livre dans le MOOC SF que j’ai suivi l’an dernier et il m’intriguait beaucoup: les auteurs, précurseurs de la SF russe contemporaine, avaient été censurés par le régime communiste et leurs écrits n’ont été réédités dans leur version originelle que tardivement.

Divisé en 4 longs chapitres se déroulant sur des années, le récit s’attarde sur les moments-clés dans la vie d’un stalker et de ses incursions dans la Zone, un des chapitres étant consacré à des réflexions plus philosophiques, sous forme de rencontres entre divers personnages.

Il y a finalement assez peu d’action, c’est parfois un peu contemplatif et il y a pas mal d’introspection. Le style est différent de ce à quoi je suis habituée, ce qui a renforcé l’impression de dépaysement. Le temps semble comme suspendu, les personnages n’ont qu’une obsession: la Zone et la façon dont elle influence toute leur vie.

ç’a été une lecture très particulière et j’avoue que je ne sais pas trop quoi en penser. Je ne saurais pas dire si j’ai aimé ou pas, pour être honnête… C’est assez prenant et la façon dont c’est fait m’a semblé plutôt originale, mais en même temps je ne suis pas sûre d’avoir réellement compris quels étaient les enjeux, ni ce qu’est censée signifier la conclusion. Par contre, il y a des réflexions intéressantes sur la nature de l’intelligence ou sur les dangers des industries militaires, par ex.

Beaucoup de choses sont laissées à l’imagination du lecteur, mais c’est plutôt bien vu de ne pas les développer, du fait que les protagonistes n’ont pas de réponses à apporter. Comme eux, on reste dans le flou et on ne peut qu’observer leur comportement face à ce qui dépasse leur compréhension.

Dans l’ensemble, c’était plutôt intéressant à lire, mais j’ai eu du mal à me sentir investie dans le récit, du fait que ma relation avec ce roman n’a pas du tout été émotionnelle, mais uniquement centrée sur les réflexions abordées par les auteurs. Une découverte vraiment intéressante pour les amateurs de SF à thème.

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