Des BD en pagaille #64

Le Pacte de la Mer, suivi de Un Eté mouvementé. De Satoshi Kon. Editions Pika, collection Graphic. 240 pages. 2004.

Yôsuké et sa famille sont chargés de veiller sur un oeuf d’ondine, en échange de quoi leur village de pêcheurs vivra paisiblement et prospérera. Mais le père du jeune homme s’est associé avec un promoteur sans scrupules pour développer le tourisme.

Le thème est assez classique: lutte entre les partisans du développement urbain à outrance/la société de consommation et les défenseurs d’un mode de vie traditionnel respectueux de la nature, le tout sur fond de légendes.

J’avoue que je ne savais pas grand chose de l’histoire avant de me procurer ce manga et je m’attendais à ce que la mer et son folklore soient plus présents dès le début de l’histoire, ce qui fait que j’ai eu un peu de mal à entrer dedans. Mais une fois dans le vif du sujet, c’était très prenant et j’ai beaucoup apprécié ma lecture.

Le dessin m’a plu, sans être particulièrement marquant. Mon regret avec les mangas, c’est le noir et blanc quasi obligé. Ce genre d’histoire se prêterait tellement bien à la couleur que ça me frustre toujours un peu ^^

Le Pacte de la Mer est suivi par une galerie de dessins et par un court récit qui ne m’a pas spécialement plu. J’ai trouvé que la question du consentement et des relations hommes-femmes était traité par-dessus la jambe; le côté « tranche de vie » de l’histoire m’a laissée froide. Et comme le seul rapport avec le premier récit est que ça se passe au bord de la mer, je n’ai pas vu l’intérêt de publier les deux ensemble.

Une chouette découverte, qui m’incite à découvrir d’autres mangas. Si vous avez des récits courts (de préférence des one-shot) à me conseiller, vous savez quoi faire dans les commentaires 😉

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Batman: White Knight. De Sean Murphy. Editions Urban comics, collection Nomad. 208 pages. 2017-18.

Après un combat avec le Joker qui a fait de gros dégâts dans Gotham, l’opinion publique remet en question les méthodes de Batman. Grâce à un traitement miraculeux, le Joker redevient Jack Napier, un homme ordinaire qui va devenir le héros de la population. Tout le monde se ligue contre Batman: et si c’était lui le grand méchant, finalement?

C’était une bonne lecture, mais je n’ai pas aimé autant que je l’espérais. Le point de départ est super (le Joker devient le gentil et Batman l’homme qu’il faut arrêter) et il y a plein de bonnes idées, mais la mise en place était très longue, il a fallu arriver au dernier tiers pour que je sois vraiment à fond dedans. Le fait que je ne connaissais pas du tout certains super-vilains impliqués n’a pas aidé, mais j’aurais pu en faire abstraction, c’est vraiment la lenteur de la narration dans la grosse première moitié qui a plombé ma lecture, même si les thèmes abordés étaient intéressants.

Et je n’ai pas vraiment accroché aux dessins, malheureusement. J’ai trouvé qu’ils manquaient de subtilité dans certaines planches, en particulier dans les visages. Par contre, j’ai apprécié certaines idées, par exemple le rappel de ce qui rôde en arrière-plan qui est rappelé dans les ombres. Les différentes ambiances sont mises en valeur par le travail sur les couleurs. Bref, le dessin n’était pas inintéressant, mais il manquait de finesse pour mon goût.

Une lecture sympa, mais sans plus, même si les idées m’ont intéressée.

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Le Chat du Kimono tome 1. De Nancy Peña. Editions La boîte à bulles, collection Contre-jour. 104 pages. 2007.

La fille d’un riche marchand aime tendrement les chats qui ornent le tissu de son kimono préféré. Parce qu’elle l’a rejeté, un tisseur s’arrange pour que l’un des chats s’échappe. L’animal va voyager à travers le monde et mettre son grain de sel dans la vie de divers personnages.

Je suis assez partagée sur cette BD… D’un côté, j’ai trouvé que c’était très original, poétique et inspiré. Les références (je ne vous dis pas lesquelles, je vous laisse les découvrir) sont très intéressantes, même si finalement peu de personnages sont sympathiques. De l’autre, ça m’a semblé extrêmement sexiste.

Bah oui, si une femme vous repousse, c’est tout à fait normal de la harceler pour la pousser à vous accepter ou de lui faire du mal, n’est-ce pas! Quant aux autres femmes du récit, elles se plaignent, sont capricieuses, irresponsables ou autres qualités spécifiquement féminines, c’est bien connu. Et il suffit de leur faire un cadeau pour les rendre dociles et aimantes, elles n’en demandent pas plus…

Pour ce qui est des dessins, je ne peux pas dire que je les ai appréciés. Les traits des visages masculins sont assez grossiers. Ceux des femmes sont un peu plus fins, mais dans l’ensemble le coup de crayon est plutôt épais. Il y a peu de détails dans les décors et peu de travail sur les vêtements, excepté sur les kimonos, qui sont vraiment sympas. J’imagine que c’est voulu, pour insister sur ce qui est finalement le point de départ de toute l’histoire. Tout est en noir et blanc, excepté le kimono aux chats et le sang, qui sont d’un rouge flamboyant.

Une lecture qui m’a intéressée, mais qui me laisse mal à l’aise pour son côté sexiste. Si vous l’avez lu, je suis curieuse de savoir ce que vous en avez pensé, parce que je suis assez perplexe sur le message que cherchait à faire passer l’autrice…

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6 commentaires pour Des BD en pagaille #64

  1. J’avais bien aimé White Knight, mais comme toi, je n’ai pas vraiment accroché aux dessins. Mais j’avoue que c’est un problème récurrent pour moi avec les comics…
    Quant au Chat du Kimono, d’emblée, j’ai pensé : c’est pour moi. Puis ce que tu en dis, et notamment le côté sexiste, me refroidit un peu. Je vais plutôt tenter l’emprunt du coup…

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