Les Mystères d’Udolphe

Les Mystères d’Udolphe. D’Ann Radcliffe. Editions Folio, collection Classique. 905 pages. 1794.

Sud de la France, 1584. Suite à de tragiques évènements, Emilie Saint-Aubert se retrouve sous la coupe du terrible signor Montoni, qui l’entraîne en Italie dans le mystérieux château d’Udolphe.

Vous m’aviez choisi ce livre pour ma lecture d’Halloween, merci à celles et ceux qui avaient participé au vote 😉 Pour voir les autres livres de la sélection, c’est là. J’en ai lu un autre et je suis en train d’en lire un troisième 🙂

La première chose à savoir sur ce roman, c’est qu’il est extrêmement long. Beaucoup trop pour ce qu’il a à raconter: la première partie, qui n’est que la mise en place, fait plus de 200 pages dans lesquelles il ne se passe pas grand chose. Selon moi trois ou quatre chapitres auraient pu suffire pour poser les circonstances. Ensuite il faut encore presque une centaine de pages avant d’entrer réellement dans le vif du sujet et d’arriver à Udolphe.

Ce n’est pas que la lecture soit réellement fastidieuse ou pénible. La plume est très agréable et fluide, je n’ai eu aucun mal à avancer. Mais l’intrigue est extrêmement longue à démarrer, il y a énormément de descriptions, on tourne beaucoup en rond et les différentes péripéties finissent par être assez répétitives, c’est toujours un peu la même chose.

Les personnages ne sont pas antipathiques, mais ils ne sont pas particulièrement attachants non plus. L’héroïne passe presque tout son temps à (ou à essayer de ne pas) pleurer ou s’évanouir. Idem pour son père et pour son amoureux, qui versent aussi des torrents de larmes, à se demander comment tout ce petit monde n’a pas fini noyé ou déshydraté ^^

Je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé ma lecture, parce que c’était intéressant de découvrir un classique de la littérature anglaise gothique (ne serait-ce que pour mieux apprécier les références qu’y fait Austen notamment dans Northanger Abbey ou l’hilarante parodie de Paul Féval) et que la plume était plaisante. Mais je ne peux pas non plus prétendre avoir réellement aimé, parce qu’il y a énormément de longueurs et que je n’ai pas trouvé que c’était très palpitant.

Toute la partie à Udolphe était un peu plus prenante, même si je m’attendais à frissonner au moins un peu et que ça n’a pas été le cas, mais globalement j’ai passé plus de temps à attendre qu’il se passe quelque chose qu’à me sentir concernée, d’autant que le récit se concentre beaucoup sur les obstacles entre les amoureux et pas tellement sur les mystères qui donnent pourtant leur nom au livre.

J’ajouterai que les préjugés de l’autrice envers les Italiens (qui semblent rejoindre ceux qu’Agatha Christie professait dans Black Coffee), s’ils prêtent à sourire, sont quand même un peu gênants. Au passage, elle tape un peu aussi sur les Français, pas de jaloux 😆

A lire plus pour la découverte d’un classique de la littérature gothique que pour l’intrigue et ses personnages, à mon avis, mais si vous appréciez ce genre, vous aimerez aussi celui-ci, il remplit tous critères du roman gothique anglais tel qu’on l’imagine.

Par contre si vous cherchez un livre à l’ambiance un peu creepy pour Halloween, ce n’est pas du tout ce que vous trouverez ici, on est plutôt dans le roman d’aventures écrit par une autrice confortablement installée près du feu dans un bon fauteuil que dans dans le gothique terrifiant qu’annonce la quatrième de couverture.