Le Golem. De Gustav Meyrink. Editions RBA, collection Les maîtres du fantastique. 288 pages. 1915.
Athanasius Pernath, un tailleur de pierres précieuses amnésique, vit au coeur du ghetto pragois, dans un immeuble peuplé de personnages étranges vivant des évènements encore plus étranges.
Ce livre est très difficile à résumer, comme c’est souvent le cas pour les romans reposant en grande partie sur leur ambiance. L’intrigue est assez diluée, il y a peu d’action, en particulier au début, mais beaucoup d’introspection et de réflexions inspirées du judaïsme et de ses mythes, de ses textes sacrés. Ce que j’ai trouvé très intéressant, mais aussi vraiment déroutant. Parfois des éléments d’intrigue font surface, mais semblent se frayer un chemin difficilement dans un environnement onirique qui tient, le plus souvent, davantage du cauchemar que du rêve.
L’amnésie du personnage principal est prétexte au voyage intérieur et à la quête initiatique. Pernath est troublé par son absence de souvenirs et est en même temps effrayé par ce qu’il pourrait découvrir de son passé, au point de douter parfois de sa propre existence. Ses relations avec les autres sont empreintes d’incertitude et de solitude.
L’ensemble du récit baigne dans une ambiance dépressive, froide, voire poisseuse au début. Les évènements étranges, la présence évanescente mais continuelle du Golem, dans le ghetto, les personnages à l’existence réelle incertaine rencontrés par Pernath et les lieux secrets disséminés dans le quartier contribuent à faire du roman un récit où l’impalpable semble plus en prise avec la réalité que la réalité elle-même. Les images et les symboles évoqués par l’auteur font sens: la quête de soi-même assimilée à un cheminement aveugle dans un labyrinthe de ténèbres, l’esprit à une pièce sans issues, etc.
Un livre étrange qui tient autant de la quête initiatique que du récit fantastique, qu’il a fallu que je renonce à réellement comprendre pour l’apprécier. Une bizarre expérience de lecture, enrichissante, mais déroutante, qui nécessite de l’investissement et de la concentration, mais qui peut sembler difficilement accessible au premier abord.
Certains éléments m’ont rappelé Hesse, voire certains tomes de Corto Maltese. Les Celtiques, notamment, cite un autre texte de Meyrink: L’Ange à la Fenêtre d’Occident, que je compte bien me procurer prochainement.
Si vous avez lu Le Golem, votre avis m’intéresse, il y a vraiment matière à discuter dans ce livre. Vous savez quoi faire dans les commentaires 😉
Je ne vais pas avoir le courage, je crois 😩
J’aimeAimé par 1 personne
Je comprends que la perspective ne te remplisse pas d’enthousiasme 😆
J’aimeAimé par 1 personne
C’est si bien dit 😄
J’aimeAimé par 1 personne
Je suis intriguée mais suis assez réaliste pour savoir que je ne prendrais jamais le temps de tenter, ce qui rend ton avis d’autant plus intéressant. Je dis jamais mais si je trouve une version audio convaincante, je pourrai plus facilement sauter le pas.
J’aimeAimé par 1 personne
ça peut être un bon plan 😉
Sinon tu peux toujours chercher un extrait et voir si tu accroches, tu sauras si ça vaut la peine de te lancer dans la version audio 😉
J’aimeAimé par 1 personne
En effet 🙂
J’aimeAimé par 1 personne