Un jour, une nouvelle #4

J’ai constaté que lire une nouvelle par jour en période de marasme livresque m’aidait à retrouver le plaisir de lire, alors après avoir repris cette habitude courant avril, j’ai remis ça la semaine dernière 🙂

J’ai poursuivi ma lecture du premier recueil de Sherlock Holmes inclus dans cette intégrale. Je vous ai déjà présenté en détails cette jolie édition dans ce billet, ici je me contenterai donc de vous parler des nouvelles que j’ai lues.

Les nouvelles que j’ai lues sont issues du recueil Les Aventures de Sherlock Holmes. Je vous avais déjà parlé des 5 premières ICI.

L’Homme à la Lèvre tordue (1891). Sherlock Holmes est à la recherche d’un mari disparu.

Cette nouvelle pâtit un peu d’une longue introduction dans laquelle Watson va récupérer un patient dans une fumerie d’opium, ce qui apporte peu à l’histoire, sinon une réflexion sur le danger des addictions, fléau dont Holmes est lui-même atteint.

Le fin mot de l’histoire m’a semblé assez évident, les possibilités étant très limitées. Ce n’était pas inintéressant pour autant, on peut extrapoler certains éléments de critique sociale qui m’ont semblé bien vus. Par contre, l’utilisation d’un pseudo « sixième sens féminin » comme d’un fait avéré était parfaitement ridicule à mon avis.

L’Escarboucle bleue (1892). Au moment de Noël, Watson rend visite à Holmes et découvre celui-ci en plein examen d’un vieux chapeau. Ses déductions vont le mener jusqu’à une affaire de vol.

L’histoire du vol est assez classique, mais la façon dont l’affaire est amenée est particulièrement originale. Un peu tirée par les cheveux, mais ça fonctionne parce qu’un lecteur de Sherlock Holmes est prêt à croire au génie du héros. Même si ici une de ces déductions est particulièrement fumeuse: un homme serait un intellectuel parce qu’il a une grosse tête 😆

Une nouvelle assez sympathique, dont les péripéties un peu rocambolesques sont plutôt amusantes.

Le Ruban moucheté (1892). Une jeune femme qui craint pour sa vie vient trouver Holmes pour réclamer son aide, après le décès mystérieux de sa soeur.

J’avais déjà lu cette nouvelle, mais je ne me rappelais pas du détail de sa résolution, ce qui fait que j’ai quand même pris plaisir à la relire. Comme dans d’autres histoires de Sherlock Holmes, l’auteur utilise un séjour dans une des régions de l’Empire britannique pour contextualiser une partie de l’intrigue, ce qui est toujours intéressant pour avoir une idée de comment les Anglais de l’époque percevaient leurs colonies.

L’intrigue en elle-même est assez sympathique, même si assez tirée par les cheveux à mon avis, j’ai passé un bon moment de lecture.

Le Pouce de l’Ingénieur (1892). Watson amène à Holmes un de ses patients, un jeune ingénieur ayant été mutilé dans des circonstances étranges.

Cette nouvelle pourrait faire partie des récits qui ont inspiré Loïs H. Gresh pour son Sherlock vs Cthulhu, qui reprend un élément essentiel de l’intrigue (je ne vous dirai pas lequel, si les petits spoilers de vous dérangent pas et que vous voulez savoir, dites-le moi en commentaire 😉 ). J’ai trouvé la version de Conan Doyle plus palpitante, on ressent vraiment les dangers courus par le personnage.

La résolution de certains points est assez classique pour un lecteur contemporain, mais ça fonctionne bien.

Un Gentleman célibataire (1892). Un homme vient trouver Holmes pour qu’il retrouve son épouse, qui a disparu juste après la cérémonie de mariage.

Cette nouvelle fait écho à Une Affaire d’Identité, où le problème était inverse (le fiancé avait disparu juste avant la noce), mais la résolution est complètement différente. Le défaut de la nouvelle est cependant le même: il est assez facile de comprendre le fin mot de l’histoire.

Malgré tout, c’est assez plaisant à lire et l’auteur aborde un sujet qui semblait d’actualité à son époque, celui des nobles anglais désargentés qui épousaient des « roturières » américaines avec une dot conséquente.

Le Diadème de Béryls (1892). Un riche banquier vient trouver Holmes après avoir fait arrêter son propre fils pour le vol d’un bijou précieux qui lui avait été confié.

Une nouvelle sympathique qui traite d’un mystère plus ou moins en chambre close et repose sur les apparences. Je ne l’ai pas réellement appréciée à cause de certains éléments concernant la vision des femmes professée par l’auteur, mais sur le fond les idées sont bonnes.

Les Hêtres Dorés (1892). Une jeune gouvernante vient demander l’avis de Holmes sur un poste qu’on lui a proposé et qui lui semble trop beau pour être honnête.

Ici encore la résolution du mystère m’a semblé assez évidente, mais il y a un peu d’action et le personnage féminin est plus futé que la moyenne de celles qu’on rencontre habituellement chez l’auteur. Il m’a semblé qu’elle aurait pu se débrouiller toute seule, ceci dit, et que l’intervention de Holmes tenait plus du deus ex machina.


Dans l’ensemble, ce recueil était vraiment plaisant à lire, même si certaines nouvelles étaient peu crédibles ou juste trop sexistes pour réellement me plaire. Ce qui m’a surtout frappée, c’est que Holmes ne semblerait pas si intelligent si ses clients n’étaient pas aussi stupides 😆 D’autre part, il affirme que ses déductions reposent uniquement sur ses observations et sur la logique, mais parfois ça ressemblait presque à de la divination, le cheminement d’idées paraissant un peu fumeux dans certaines des nouvelles.

Une bonne lecture malgré quelques défauts, j’étais contente de découvrir un classique du policier qui a inspiré autant de personnes. Le gros point négatif restant la vision des femmes et des étrangers véhiculée par l’auteur. A notre époque, ça fait grincer des dents.

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8 commentaires pour Un jour, une nouvelle #4

  1. peluche0706 dit :

    J’ai une terrible panne de lecture due à une petite baisse de moral. L’idée de lire des nouvelles pourraient effectivement m’aider. En plus, j’ai des Sherlock dans ma PAL. Ça tombe bien 🙂

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  2. ludiwine b dit :

    Je possède cette belle édition aussi mais je n’ose même pas l’ouvrir pour ne pas l’abimer. 🙂 Cet hiver j’ai eu une panne de lecture aussi avec une grosse baisse de morale, des nouvelles c’est une bonne idée, mais moi je me suis remise a lire avec que des « feelgood » voir même des romances alors que normalement je ne lis presque que des thrillers. Ca a pas mal marché aussi !

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    • ducotedechezcyan dit :

      Si ça peut te rassurer le livre est solide et ne s’abime pas facilement 😉
      Des feel good, c’est une bonne idée aussi, par contre je n’aime pas du tout les romances, alors je ne pense pas que ça fonctionnerait pour moi, mais c’est chouette que ça t’ait aidée 😉

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  3. « Holmes ne semblerait pas si intelligent si ses clients n’étaient pas aussi stupides » Tu m’as bien fait rire.
    Ce que j’aime bien avec les nouvelles avec Sherlock, c’est que même quand ce n’est pas transcendant, on passe un bon moment 🙂

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  4. Allys dit :

    Ah, Sherlock ! Il est imbu de lui-même, toxicomane, misanthrope et j’en passe. Mais qu’est-ce qu’on l’aime !!! 😍

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