Journal de lecture #35: du 28 août au 3 septembre

Ce billet arrive avec pas mal de retard: si vous avez vu mes précédents billets, vous savez déjà que c’est parce que j’ai fait une longue pause bloguesque pendant mes vacances. Voici mes lectures de la deuxième semaine 🙂


Lundi: je termine ma lecture entamée pendant le week-end.

Chaleur et Poussière (Heat and Dust). De Ruth Prawer Jhabvala. Editions Phébus. 179 pages. 1975 pour la vo. 2006 pour cette édition.

Résumé: Dans les années soixante-dix, une jeune journaliste arrive à Bombay, attirée par l’histoire d’Olivia, la première épouse de son grand-père. En 1923, celle-ci avait bravé toutes les conventions et ses propres peurs pour rejoindre un prince indien, nabab décadent d’une province musulmane. Cette aventure trouve une étrange résonance dans la vie de la voyageuse…
Ainsi se dessinent les portraits croisés de deux femmes qu’un demi-siècle sépare, mais que semble animer une même soif de liberté. Par petite touches intimistes, la grande Ruth Prawer Jhabvala nous livre l’histoire d’une passion qui tend à se confondre avec une quête spirituelle. Avec comme toile de fond l’Inde éternelle, à la fois sombre et flamboyante, cette terre d’accueil où les Occidentaux désenchantés tentent de panser leurs plaies.
Couronnée par le Booker Prize en 1975, adaptée au cinéma en 1982 par l’auteur et James Ivory, Chaleur et Poussière est une œuvre forte qui entremêle le passé et le présent de manière émouvante.

Vu la brièveté du livre, je m’attendais à le lire en une journée et finalement c’était beaucoup plus long à lire que je le croyais. En partie parce que l’ensemble m’a semblé un peu embrouillé, mais surtout parce que j’ai eu du mal à m’intéresser aux personnages.

Le concept du récit est que la narratrice, dans les années 1970, arrive en Inde, sur les traces de la première épouse de son grand-père. Nous suivons donc 2 lignes temporelles, la seconde étant située pendant l’époque coloniale.

Vu les sujets abordés, je m’attendais à quelque chose de passionnant, mais j’ai finalement trouvé que c’était assez plat. Les descriptions de l’Inde à ces 2 époques est ce qui a sauvé ma lecture.

Sur un sujet similaire, j’avais lu le premier cycle de la BD India Dreams de Jean-François et Maryse Charles et je l’avais trouvée nettement plus intéressante.


Lundi-jeudi: j’ai fait quelques achats (vous les avez déjà vu ICI) et je ne résiste pas à l’envie de me plonger dans le tome 0 d’une série conseillée par ma chère Lynley 🙂

La trilogie du Baztán tome 0: La Face Nord du Coeur (La cara norte del corazón). De Dolores Redondo. Editions Folio, collection Policier. 755 pages. 2019 pour la vo. 2022 pour cette édition.

Résumé: Amaia Salazar, détachée de la Police forale de Navarre, suit une formation de profileuse au siège du FBI dans le cadre d’un échange avec Europol. L’intuition singulière et la perspicacité dont elle fait preuve conduisent l’agent Dupree à l’intégrer à son équipe, lancée sur les traces d’un tueur en série recherché pour plusieurs meurtres de familles entières. Alors que l’ouragan Katrina dévaste le sud des Etats-Unis, l’étau se resserre autour de celui qu’ils ont surnommé le Compositeur. La Nouvelle-Orléans, dévastée et engloutie par les eaux, est un cadre idéal pour ce tueur insaisissable qui frappe toujours à la faveur de grandes catastrophes naturelles. L’association du réalisme cru de scènes apocalyptiques en Louisiane, de rituels vaudous des bayous et de souvenirs terrifiants de l’enfance basque d’Amaia constitue un mélange ensorcelant et d’une rare puissance romanesque.

Préquel à la Trilogie du Baztán sur la jeunesse et la formation d’Amaia au FBI.

Normalement j’aurais lu cette préquelle en dernier, dans l’ordre de parution. Mais je n’ai pas trouvé les autres tomes et je n’allais pas passer à côté de celui-ci quand je l’ai trouvé à un prix dérisoire. Et une fois que je l’avais entre les mains, je n’ai pas pu m’empêcher de le lire. Ou plus exactement de le dévorer 🙂

L’intrigue en elle-même est assez classique: une équipe d’agents du FBI et de profilers traque un tueur en série. En soi, c’est généralement assez palpitant, mais ici l’essentiel de la tension est dû au fait que Katrina approche et que les enquêteurs jouent contre la montre sur les 2 plans: ils doivent empêcher le tueur de récidiver et ils doivent l’attraper avant que l’ouragan arrive.

Et au cas où on n’aurait pas assez de substance, l’autrice nous ajoute une autre série de crimes, un passé traumatisant et une pincée de folklore et de fantastique (léger).

Ce n’était pas parfait, mais assez haletant. Je pense qu’une partie des défauts vient du fait que c’est une préquelle qui remplit les blancs laissés par les tomes « principaux » de la série. Je lirai les autres tomes.

Edit du 25/09: je tease mes lectures de la semaine dernière: j’ai lu le tome 1 il y a quelques jours 🙂


Jeudi-dimanche: j’enchaîne avec un autre livre que je pensais lire très vite vu sa brièveté et encore une fois il me faut plus de temps que prévu pour le terminer. Pour des raisons totalement différentes.

La saison des ouragans (Temporada de huracanes). De Fernanda Melchior. Editions Grasset. 288 pages. 2017 pour la vo. 2019 pour cette édition.

Résumé: Inspiré d’un fait divers, La saison des ouragans s’ouvre sur la découverte d’un cadavre. Dans le canal d’irrigation, aux abords du petit village de La Matosa, un groupe d’enfants tombe sur le corps sans vie de la Sorcière. À la fois redoutée et respectée, elle habitait une maison pleine de mystères où les femmes de la région venaient lui rendre visite pour lui demander de l’aide : maladies, mauvais sort, mais aussi avortements discrets. À l’instar de Chronique d’une mort annoncée de Gabriel García Márquez, nous découvrons au fil du roman les événements qui ont mené à son assassinat, les histoires des bourreaux qui sont autant de mobiles expliquant les raisons du meurtre de cette envoûtante Sorcière de La Matosa.

Je tronque volontairement le résumé, qui en dit beaucoup trop, même si finalement ce n’est pas la résolution d’un crime qui est au centre du récit.

Ce qu’il est essentiel de savoir avant de commencer cette lecture, c’est qu’elle est extrêmement difficile.

La première raison est que la plume et la construction du roman sont très particulières: chaque chapitre suit un personnage différent et nous sommes projetés au coeur de sa vie, de ses émotions et de ses pensées. Il n’y a aucun dialogue, pas de paragraphes. Chaque chapitre est rédigé d’une traite, dans le langage du personnage qu’on suit à ce moment. Pour moi, ça ressemblait à un torrent de paroles et de sentiments jetés à la face du lecteur. Le style est très cru, l’ensemble de livre baigne dans une violence verbale, physique et psychologique intense, qui rend des pauses dans la lecture nécessaires.

Ce qui m’amène à la seconde raison pour laquelle ce fut une lecture difficile: pratiquement tous les trigger warnings auxquels vous pouvez penser sont présents dans ce roman. Il est question ici de tout un éventail de violences envers les femmes, mais aussi de la misère et de l’ignorance qui frappe cette frange de la population mexicaine. Liste non exhaustive: sang, viols, violences conjugales et intrafamiliales, violences envers les femmes, violences envers les enfants, pédophilie, homophobie, transphobie, meurtres, mutilations, addictions (drogue, alcoolisme, sexe…), avortements, prostitution, suicide, insultes, tortures… J’en oublie peut-être, c’est dire à quel point je ne recommande pas cette lecture aux âmes sensibles.

Je ne peux évidemment pas dire que c’était une bonne lecture vu le contenu, mais pour une première incursion dans la littérature mexicaine, en particulier la littérature mexicaine féminine contemporaine, ça a été un gros choc. Mais c’était le but. L’autrice dénonce la condition des femmes et des pauvres dans son pays, la corruption de la police et les innombrables violences dont sont victimes les plus vulnérables.

Une lecture psychologiquement à la limite du supportable (du mauvais côté de la limite, même), mais que je ne regrette pas d’avoir faite, surtout sachant que le roman est tiré d’un fait divers réel. Pensez à bien lire les trigger warnings que j’ai listés avant d’ouvrir ce livre, ce n’est vraiment pas une lecture qui laisse indemne.


C’est tout pour ma 2e semaine de congés 🙂 Bizarrement (ou pas?), c’est le livre le plus épais que j’ai lu le plus vite ^^ Pour être franche, j’espérais passer plus de temps à lire pendant mes vacances et j’ai parfois été un peu frustrée de ne pas pouvoir le faire, mais avec la baisse des températures pendant cette semaine-là, j’ai pu faire plein de choses et c’était très sympa 🙂

Comme d’habitude, si vous avez lu ou comptez lire un des livres présentés dans ce billet, si un des sujets abordés vous inspire des réflexions ou si vous voulez juste papoter, vous savez quoi faire dans les commentaires 😉

Et pour vous, c’était comment ces dernières semaines? J’espère que vous avez fait de bonnes lectures. Des titres à me conseiller?

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24 commentaires pour Journal de lecture #35: du 28 août au 3 septembre

  1. J’ai adoré le Dolores Redondo, La saison des ouragans m’intrigue mais j’ai à la fois la curiosité de le lire et la réticence face à la violence de l’écrit. On verra si je craque !

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  2. Steven dit :

    Petit à petit tu rattrapes ton retard, bravo pour tenir ces carnets de bords une fois les semaines passées !

    Belle semaine à toi 😉

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    • ducotedechezcyan dit :

      Merci 😉 J’ai pris des notes après mes lectures, ça a bien aidé ^^
      Je suis surtout contente d’avoir rattrapé mon retard de lecture sur les blogs, ça n’a pas été une mince affaire 😆
      Belle semaine à toi aussi 😉

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  3. La trilogie du Baztán pourrait certainement me plaire quitte à le lire avant la série 🙂
    Bonne semaine !

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  4. Allys dit :

    La saison des ouragans me tentait mais, au vu de ce que tu écris, je pense que je vais passer mon tour. Même si c’est la triste réalité, toute cette violence me déstabilise totalement.

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    • ducotedechezcyan dit :

      Je ne m’attendais pas à ce que ça soit aussi violent, c’est pour ça que ça m’a paru utile de le mentionner. Si tu ne te sens pas assez forte pour lire ce genre de choses, ne te force pas, il y a des passages vraiment traumatisants.

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  5. Carfax dit :

    bonjour, comment vas tu? l’essentiel est que tu aies pris du plaisir avec tes lectures, pas que tu nous fasses un retour 😉 passe un bon mardi et à bientôt!

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  6. la Trilogie du Baztán est une tuerie 😉
    La prequelle je ne l’ai pas lu :-/
    Alors bonne lecture à toi et bonne fin de vacances 😀

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    • ducotedechezcyan dit :

      Si tu as aimé la trilogie, je ne peux que te conseiller la préquelle 😉
      Merci 😉 Je suis rentrée de vacances, mais je n’aurais rien eu contre un peu de rab ^^

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  9. Lynley dit :

    Je confirme que le préquel de la trilogie de Battant est mieux à lire après qu’avant. Il y a quand même un sacré gros spoiler…

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