Je lis du Balzac #2

La Messe de l’Athée. 20 pages. 1837.

Le docteur Desplein raconte à son élève Bianchon la raison d’une de ses bizarreries: alors qu’il est athée, il assiste sans faute à une messe particulière plusieurs fois par an.

Voilà une nouvelle qui change un peu de celles que j’ai déjà lues de cet auteur: il n’y est pas question des femmes, de leur vertu ou de leurs vices. Peut-être parce qu’il aborde un tout autre sujet, c’est une de celles que j’ai trouvé le plus intéressantes jusqu’ici, même si Balzac ne peut s’empêcher de s’adonner à ce qui semble être son péché mignon: digresser et faire des généralités sur les thèmes qu’il développera ensuite.

Ici, outre la relation entre les deux médecins, l’un étant le mentor de l’autre avant de devenir son ami, ce sont aussi les différentes façons d’exercer cette profession qui sont évoquées. On nous décrit également les difficultés liées à la pauvreté, mais l’auteur insiste avant tout sur les notions de droiture, de sacrifice, de dévouement et de gratitude, sous le prétexte de deux portraits d’hommes très différents.

Une bonne lecture, le format était parfait, même si je me serais passée des considérations abstraites dont Balzac affuble toutes ses histoires et qui rendent souvent l’introduction fastidieuse.

L’Interdiction. 87 pages. 1836.

La marquise d’Espard souhaite que son mari, dont elle est séparée, soit déclaré inapte par la justice afin d’obtenir la tutelle de son argent. Pour ce faire, elle va utiliser ses relations mondaines afin de convaincre le juge chargé d’instruire l’affaire de statuer en sa faveur.

On rencontre ici beaucoup de personnages-clés de La Comédie humaine, comme Rastignac ou Bianchon, ce qui donne un aperçu des relations entre eux. Bien que ce soit de manière assez furtive, cet aperçu nous permet de leur caractère, de leurs qualités et de leurs défauts. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la plupart d’entre eux sont fortement antipathiques. De la femme vénale au mondain qui cherche à « arriver » par les femmes.

Comme dans La Messe de l’Athée et comme dans d’autres de ses textes, Balzac oppose les vices et petitesses d’une frange majoritaire de la bonne société à la droiture et à la noblesse d’esprit d’une minorité. Ce qu’elle est en comparaison de ce qu’elle devrait être si la morale était à sa juste place, en quelque sorte. Il y a aussi une réflexion sur la beauté intérieure et l’apparence physique que j’ai trouvé intéressante en ce sens que la plupart des réactions des protagonistes se font en fonction de cet aspect.

Un récit que j’ai trouvé intéressant, qui n’est pas sans rappeler un peu Le Colonel Chabert, mais qui pâtit d’un défaut récurrent chez l’auteur: ses personnages féminins odieux et sournois.

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3 commentaires pour Je lis du Balzac #2

  1. Ping : Beaux livres et jolies éditions: les trésors de ma bibliothèque #1 | Du côté de chez Cyan

  2. Les digressions, ça peut passer, mais alors les généralités… Toutefois, je suis intriguée par La Messe de l’Athée 🙂

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