Une Princesse de Mars

Le Cycle de Mars: Une Princesse de Mars. D’Edgar Rice Burroughs. Editions RBA, collection Les grands maître du fantastique. 297 pages. 1912-1917.

John Carter, vétéran de la Guerre de Sécession, est transporté sur Mars sans savoir comment. Plus ou moins recueilli par une tribu de Martiens Verts, des créatures géantes aux coutumes guerrières, il va tenter de trouver sa place et de sauver Dejah Thoris, la princesse d’un peuple humain capturée après une bataille.

On est ici dans un classique du planet opera/science fantasy et ça se sent: les idées sont originales et amusantes, mais ça pèche un peu question crédibilité, et pas seulement parce qu’on en sait maintenant beaucoup plus sur Mars.

Le héros par exemple est super fort, super intelligent et super débrouillard. Il débarque sur Mars, ne sait rien de l’environnement ou des coutumes, mais en une semaine il connaît déjà la langue, s’attire la confiance des femmes et des animaux et le respect des gens dont il est le captif grâce à sa force et à ses compétences guerrières. Un digne représentant de la grandeur de l’Amérique, en quelque sorte, comme c’est souvent le cas dans ce genre de romans ^^

L’accent est mis sur l’aventure et les prouesses de Carter. On découvre Barsoom (le nom donné par les Martiens à leur planète), ses différentes peuplades, leurs coutumes et technologies. L’auteur ne manque pas d’idées originales et plus ou moins loufoques pour contourner les évidences scientifiques. La façon dont les personnages survivent sur une planète qu’on sait dépourvue d’air respirable, notamment, m’a beaucoup fait rire, mais ça fait partie des éléments que j’apprécie dans ce genre de lectures, c’est amusant à découvrir.

Le roman a d’abord été publié sous forme d’épisodes dans une revue et ça se sent dans le format: on a plus l’impression d’une succession d’aventures que d’une seule, chacune trouvant une forme de conclusion avant de passer à la suivante, même si l’ensemble reste cohérent.

Pour ce qui est du style, il est assez typique du genre et de l’époque. Il y a certaines lourdeurs dans le récit, notamment des répétitions ou un abus de points d’exclamation. J’ai ressenti quelques longueurs par moments. On note aussi que le livre le dépaysement passe par un exotisme vaguement émoustillant pour le lecteur de 1912, qui n’est jamais explicite, mais régulièrement suggéré par le rappel de la nudité des personnages.

Le seul point réellement négatif de ma lecture est la vision des femmes (toujours en détresse et subjuguées par le héros) et de l’amour (instalove et malentendus) véhiculée par l’auteur. Avec ce genre de romans classiques, on fait avec parce qu’on le remet dans le contexte de l’époque, mais c’est assez agaçant.

Malgré cet élément et une plume un peu poussive par moments, j’ai passé un bon moment de lecture, distrayant et assez amusant. Je lirai la suite avec plaisir.

A lire du même auteur: Tarzan, Seigneur de la Jungle, qui a certains points communs avec ce roman. Et une série inspirée par les aventures de John Carter: Le Cycle du Guerrier de Mars de Michael Moorcock.

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4 commentaires pour Une Princesse de Mars

  1. Je ne suis pas planet opera mais comme toujours, avec une PAL moins conséquente, la curiosité aurait pu prendre le pas sur la méfiance même si la vision de la femme m’aurait sûrement fait grincer des dents.

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  2. Allys dit :

    Ah ! John Carter et ses aventures. A chaque fois qu’on lit des SF de la première moitié du XXe siècle, il faut toujours garder à l’esprit les mentalités de l’époque. Un peu comme on revoit les James Bond avec Sean Connery. L’homme idéal est fort, intelligent courageux et n’hésite pas à se battre… pour les beaux yeux d’une femme magnifique, souvent dénudée et incapable de s’assumer sans lui 😀
    Heureusement que les mentalités ont évolué de nos jours !

    Aimé par 1 personne

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