Martha Jane Cannary

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Martha Jane Cannary est une trilogie de BD de Matthieu Blanchin et Christian Perrissin racontant la vie de Calamity Jane.

L’histoire commence alors que la famille Cannary part vers l’ouest dans l’espoir d’y trouver une vie meilleure. Le résultat n’est pas au rendez-vous et l’adolescente se retrouve seule et sans le sou pour élever ses nombreux frères et soeurs. La seule solution qui s’offre à elle est de devenir la seconde épouse d’un homme beaucoup plus âgé qu’elle (la famille est mormone et vit en marge de la communauté). Elle s’habille en homme et s’enfuit, laissant la fratrie se débrouiller. De péripéties en aventures, elle devient la célèbre Calamity Jane, légende de l’Ouest et voyageuse invétérée.

La BD est basée sur les lettres écrites par Martha Jane à sa fille et sur quelques biographies et insiste régulièrement sur le fait que Jane était un peu mythomane sur les bords en plus d’être alcoolique au dernier degré. Ce qui est raconté ici est donc une histoire vraie, mais probablement enjolivée ici et là, voire un peu imaginée pour certains détails.

Nous suivons donc les pas de celle qui deviendra Calamity Jane, figure mythique de l’Ouest et une des seules femmes à pouvoir revendiquer ce titre parmi les cargaisons de pistoleros qui peuplaient les plaines sauvages de ce qui n’était pas encore les Etats-Unis. Acceptée par certains, stigmatisée par d’autres parce qu’elle était une femme, Martha Jane a du mal à trouver sa place et traîne sa bosse à travers le pays avec plus ou moins de bonheur. La vie est rude à cet époque et en ces lieux et de notre siège bien confortable on a du mal à imaginer ce que c’était pour une femme qui refuse sa condition (ce qui, à ce moment-là, signifiait être mère ou putain, peu de nuances entre les 2). On ne peut qu’admirer la détermination  de Martha Jane à vivre selon ses choix, à s’imposer dans un monde d’hommes et, surtout, à rester libre.

L’histoire est servie par un dessin couleur sépia très agréable et en adéquation avec le propos. Les plans larges sont superbes, faisant la part belle aux paysages sauvages et à des images typiques du western (camps militaires, convois de chariots, troupeaux de bisons, etc). Quand on se rapproche, malheureusement, les visages se ressemblent  tous, au point que parfois je n’étais pas sûre de bien savoir qui était qui.  Peu de bulles pour les dialogues, mais une sorte de voix off, sous forme de texte au-dessus des dessins, nous décrit ce qui se passe, précise les lieux, les dates et les circonstances. C’est une bonne idée, sauf que la police utilisée n’est parfois pas très lisible.

Je reste un peu sur ma faim avec cette trilogie, ses qualités ne m’ayant pas suffi pour passer outre les quelques points qui m’ont gênée. Malgré tout j’ai appris beaucoup de choses et découvert la femme derrière la légende, je ressors donc de ma lecture globalement satisfaite, mais avec quelques bémols.

***

Martha Jane Cannary, tome 1: les Années 1852-1869, tome 2: Les Années 1870-1876, tome 3: Les dernières Années 1877-1903. De Christian Perrissin et Matthieu Blanchin. Editions Futuropolis. 120/123/108 pages.

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2 commentaires pour Martha Jane Cannary

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