Batman – Un long Halloween

Batman. Un long Halloween. Tomes 1 et 2. Scénario de Jeph Loeb. Dessin de Tim Sale. Couleur de Gregory Wright et Dave Stewart. Editions DC Comics et Eaglemoss Collections. 200 et 176 pages.

Batman, le commissaire Gordon et le procureur Harvey Dent s’associent pour combattre la pègre de Gotham, en particulier Carmine Falcone, dit le Romain, et Sal Maroni, dit le Boss. Un mystérieux tueur en série, rapidement baptisé Holiday parce qu’il oeuvre les jours fériés, semble avoir le même but, car il décime le gang du Romain au fil des mois. Malgré leurs efforts Batman, Gordon et Dent ne parviennent ni à faire tomber les criminels, ni à arrêter Holiday.

Ce long Halloween est divisé en 12 chapitres qui représentent les 12 mois entre 2 31 octobre. Chacun de ces chapitres, tout en faisant avancer l’intrigue générale, est plus ou moins consacré à un méchant emblématique, par ex le Joker, Poison Ivy ou l’Epouvantail. D’autres personnages de l’univers de Batman, tels Catwoman ou Alfred, complètent le casting.

Je dois reconnaître que j’ai été dubitative en ouvrant le 1er tome: je n’accrochais pas du tout aux dessins. Mais comme les critiques qu’on m’avait faites sur ce comic étaient plus qu’élogieuses, j’ai dépassé cette 1e impression et je ne le regrette pas!

Le dessin, en fait, est somptueux pourvu qu’on fasse abstraction des visages des personnages, auxquels je n’ai décidément pas adhéré. J’ai trouvé que les traits étaient grossiers et assez caricaturaux. Mais, le travail des couleurs et des ombres, d’une part, et, d’autre part, la qualité du reste des dessins fait totalement oublier ce que je persiste à qualifier de laideur des visages. Les planches sont superbes et chaque situation, chaque thème abordés bénéficient d’une ambiance et d’un éclairage particulier. Par exemple, Batman nous est montré tour à tour comme une longue ombre inquiétante ou comme un combattant massif et musculeux. Harvey Dent, quant à lui, est régulièrement visible en partie dans l’ombre, en partie dans la lumière. Dès le début, les graphismes semblent prédire sa future dualité.

La dualité, justement, l’ambivalence, les doubles-visages, les identités cachées sont un thème récurrent qui court en filigrane tout au long du récit et donne aux protagonistes une profondeur nécessaire à l’évolution de l’intrigue, mais aussi de leurs personnalités respectives. D’autres questions se posent: Batman est-il né à Gotham parce que les criminels y ont fait leur nid, ou les criminels naissent-ils à Gotham parce que la présence de Batman les attire? La fin justifie-t-elle les moyens?

Découvrir qui est finalement Holiday est un long parcours de près de 400 pages, mais quel parcours! Les questions existentielles se conjuguent à l’action et à une enquête très « film noir » pour nous plonger dans une histoire toujours haletante et pleine de rebondissements, aux côtés de personnages tour à tour attachants et inquiétants.

Les fans de la série Gotham se retrouveront en terrain connu. Pour eux et pour les autres, ce Long Halloween me semble un indispensable de Batman, à lire absolument!