Des BD en pagaille #72

Shaolin tome 1: L’Enfant du Destin. Scénario de Jean-François Di Georgio. Dessin de Looky. Editions Soleil. 46 pages. 2020.

Un jeune apprenti du temple assailli de visions se débat entre ses premiers émois et le harcèlement d’un groupe de brutes. En parallèle, un précieux artefact est dérobé.

Le pitch est assez classique: un jeune garçon qui ne paie pas de mine, mais doté de pouvoirs inattendus; des méchants prêts à tout pour obtenir un mystérieux objet; objet qui suscite la convoitise de divers groupes plus ou moins meurtriers.

Le contexte, une Chine fantastique et fantasmée, n’est pas inédit non plus. Les amateurs de films ou mangas du même genre le connaissent bien. Le dessin, assez précis, met cet environnement en valeur, c’est très réussi. Le trait est un peu différent de ce que j’apprécie, notamment pour les visages, mais ça colle bien avec le récit. Il y a beaucoup de détails dans les costumes et décors.

Le gros point négatif réside dans l’hyper-sexualisation des personnages féminins. On en a deux dans l’histoire: l’une est une adolescente impliquée dans des scènes de nudité inutiles, ce que je trouve dérangeant; l’autre est une guerrière dont la tenue tient plus de la strip-teaseuse siliconée qu’autre chose ( à se demander comment la « ceinture » qui lui sert de haut tient en place). Est-ce que les auteurs ou lecteurs de BD sont à ce point obsédés par les corps féminins? C’est consternant.

Bref, dans l’ensemble l’histoire n’est pas désagréable, même si ça manque d’originalité. Mais le traitement des personnages féminins est rédhibitoire pour moi.

***

Marqués tome 1. Scénario de David Hine et Brian Haberlin. Dessin de Brian Haberlin. Couleurs de Geirrod Van Dyke. Couverture de Jay Anacleto. Editions Delcourt, collection Contrebande. 176 pages. 2021.

Une jeune fille participe à un concours de dessin pour obtenir une bourse. Elle découvre qu’elle a en fait été recrutée par une société secrète de sorcières/super-héros.

Là encore, on est dans un pitch assez classique, au point de virer parfois au cliché, avec des personnes dotées de super-pouvoirs qui vont initier les plus jeunes et faire face à une menace diabolique. Il y a beaucoup de ressemblances avec les XMen, par exemple, notamment dans la façon dont le gouvernement est mêlé à l’intrigue. Par contre, là où avec les XMen la notion de « bons » et de « méchants » est plus diluée, avec Marqués on est clairement dans un récit manichéen où les rôles sont explicitement distribués.

Si je reprocherais un manque d’originalité dans certaines idées, d’autres sont plus intéressantes, notamment celles autour des pouvoirs hybrides et de leur transmission.

Pour finir, j’ai beaucoup aimé les dessins. On sort un peu de ce que j’apprécie habituellement au niveau des personnages, mais ça correspondait bien à l’histoire. Il y a beaucoup de détails dans la représentation des tatouages, que j’ai trouvés très réussis.

Très bonne lecture, j’ai hâte de lire la suite!

***

Orgueil & Préjugés tome 1: Les cinq Filles de Mrs Bennett. D’Aurore, d’après le roman de Jane Austen. Editions Soleil. 46 pages. 2019.

Lorsque Mr Bingley vient s’installer dans le voisinage, Mrs Bennett y voit l’occasion de marier une de ses filles.

Il s’agit d’une (énième) adaptation du roman de Jane Austen, ici en BD, qui n’apporte rien de nouveau à cette histoire archi-connue. Quelques libertés sont prises avec l’intrigue et avec les personnages, à chacun-e de voir ce qu’il en pense. Certaines interprétations que fait l’autrice de passages emblématiques m’ont surprise, je ne voyais pas les choses de la même façon.

Les dessins sont plutôt jolis, il y a de la finesse dans le trait, notamment dans les costumes. L’ambiance est réussie, ce n’est pas tout à fait comme ça que je me l’imaginais, mais ça ne m’a pas choquée, je pense que ça rend le visuel un peu plus moderne, que ce soit dans le style du dessin ou dans les couleurs. Je reprocherais malgré tout un manque de caractérisation des visages. Parfois je n’étais pas sûre de qui était le personnage qui parlait. Mrs Bennett, pour ne citer qu’elle, est reconnaissable à ses dialogues plus qu’à ses traits, je l’ai quelquefois confondue avec Jane ou Lydia.

Je pourrais lire la suite à l’occasion, mais ça ne sera clairement pas une priorité: j’étais curieuse de découvrir cette version, mais je pense avoir vu/lu suffisamment d’adaptation de cette histoire.

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15 commentaires pour Des BD en pagaille #72

  1. Lynley dit :

    Merci. Je cherche des idées BD mais je vais pousser plus loin (enfin, revenir dans tes posts précédents ! ) 😉

    Aimé par 1 personne

  2. Marqués me tente pas mal 🙂
    Les cinq Filles de Mrs Bennett me tente depuis sa sortie, mais j’ai un peu peur des libertés prises et peut-être du côté girly de la couverture. Néanmoins, rien ne semble t’avoir choquée à ce niveau, donc c’est bon signe.

    Aimé par 1 personne

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