La Justicière et les Filles perdues

Constance Kopp tome 3: La Justicière et les Filles perdues. D’Amy Stewart. Editions 10/18, collection Grands détectives. 479 pages. 2017.

Pour savoir ce que j’ai pensé des précédents tomes: 1. La Fille au Revolver. 2. La Femme à l’Insigne.

Suite aux évènements des précédents tomes, nous retrouvons Constance, désormais bien installée dans sa vie de shérif-adjointe / gardienne de la prison des femmes, ainsi que ses soeurs Norma et Fleurette.

Je vais commencer par parler des points négatifs, histoire d’en finir rapidement. Première chose: comment Constance Kopp’s Midnight Confessions, le titre original, a pu devenir en français La Justicière et les Filles perdues? Ce qui ne correspond absolument pas au contenu, en plus… Ensuite, je ne comprends pas pourquoi cette série est éditée dans la collection Grands détectives. Si ça pouvait se comprendre pour le tome 2, puisqu’il y avait une vraie enquête, pour les autres tomes, ça n’a pas vraiment de raison d’être. Pour finir, la préface d’Historia est inutile et a le mauvais goût de conclure sur une note condescendante…

Détails que ces points négatifs, mais qui ont suffi à m’agacer. Heureusement, ce livre, comme les autres tomes de la série, est bourré de qualité.

Pas d’enquête policière, donc, mais une vision réaliste, traitée cependant avec humour, de ce qu’était la vie des femmes en 1916 dans le bel état du News Jersey. Où, par exemple, vous pouviez être arrêtée et condamnée à la prison si vous quittiez le domicile parental sans permission, même en étant majeure. Où vous étiez de même envoyée en maison de correction pour dévergondage si vous étiez prise en flagrant délit de concubinage. On vous apprenait alors les arts ménagers, pour qu’en sortant vous épousiez un « homme bien » ou deveniez domestique (et à l’époque, la différence entre les 2 n’était pas vraiment flagrante). J’en passe et des meilleures…

Alors bien sûr, on s’indigne, on s’agace, on se révolte devant le récit du traitement infligé aux femmes. D’autant plus quand ce sont d’autres femmes qui le leur infligent. Et certaines d’entre nous disent qu’elles auraient aimé vivre à cette époque…

Ce qui m’a le plus intéressée, dans cette lecture, c’est l’histoire de Norma et Minnie, les protégées de Constance, qui doivent réfléchir à leur avenir après avoir eu affaire à la justice. Au point que, puisque le livre dont Amy Stewart s’est inspirée n’a pas été traduit en français à ce jour, j’aurais aimé lire un spin-off qui raconterait la suite de leurs aventures.

Des 3 tomes, c’est celui que j’ai le moins apprécié, bien que ça reste une excellente lecture, du fait qu’il m’a semblé y manquer une ligne directrice plus forte. Si j’ai trouvé les histoires qui s’entrecroisent aussi intéressantes les unes que les autres, les soeurs de Constance m’ont un peu agacée, en particulier Norma. Si l’auteure explique son comportement par la frustration qu’engendre son mode de vie (ce qu’on comprend, vu la vie que lui impose la société), ça ne m’a pas empêchée d’avoir envie de lui coller quelques baffes ^^

Une série que je conseille vivement, tant pour l’aspect historique et condition des femmes que pour ses personnages et sa plume très vivante.

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