La littérature pseudo-austenienne et moi #5

Comme beaucoup de lectrices, je suis une grande fan de Jane Austen et je relis régulièrement ses livres. Malheureusement, elle n’en a pas écrit tant que ça et donc, comme beaucoup là aussi, je me suis tournée vers les auteurs contemporains qui s’inspirent de son univers pour tenter de prolonger le plaisir.

Comme je suis d’une nature obsessionnelle obstinée, je ne me suis pas laissée arrêter par les déceptions qu’ont été pour moi La Mort s’invite à Pemberley, Orgueil et Préjugés et Zombies, L’Autre Mrs Darcy et Cher Mr Darcy. Je me suis dit que peut-être je connaissais trop bien Orgueil et Préjugés pour apprécier des livres qui s’en inspirent et donc qu’il fallait peut-être plutôt changer d’univers. Et puis, pour être honnête, je commence aussi à craindre que tous ces bouquins finissent par m’en dégoûter, ce qui serait quand même dommage! J’ai donc décidé de lire Le Journal du Capitaine Wentworth, qui s’inspire de Persuasion.

De quoi ça parle?

C’est l’histoire de la romance entre Frederick Wentwoth et Anne Eliott, racontée du point de vue du Capitaine. Le récit commence au moment où les héros font connaissance, au cours d’une permission à terre de Wentworth. La 1e partie du livre se déroule à l’époque de cette 1e rencontre, la 2e partie reprend le récit d’Austen.

Est-ce que j’ai aimé?

Et bien, une fois encore, non… J’aurais dû me méfier, sachant que l’auteure est la même que pour Cher Mr Darcy, auquel je n’avais pas du tout accroché. J’ai apprécié l’idée que l’histoire nous soit racontée par le protagoniste masculin, c’est original et ça peut donner un point de vue intéressant. Dans le cas de ce livre, ça a seulement altéré ma vision de Frederick Wentworth, j’ai trouvé qu’il ne ressemblait pas du tout au personnage d’Austen. Ou du moins à l’idée que je m’en faisais.

La 1e partie est assez longue, tout y est exagérément détaillé (Frederick doit cirer ses bottes lui-même, waw, passionnant; il va acheter une paire de gants pour son frère, yeah!) et les personnages m’ont paru manquer de profondeur. La 2e partie, au contraire, va très vite. alors d’accord on connaît déjà cette partie-là, mais tout semble se précipiter, être limite bâclé. Le point fort du livre est qu’on en découvre plus sur les personnages secondaires qui font partie de l’univers de Wentworth, famille et amis. Malheureusement, là encore, ça ne correspond pas vraiment à l’idée que je me faisais de ces personnages.

Pour ce qui est du style, je trouve qu’il ne convient pas à un journal, ce qu’est censé être ce bouquin. Notamment au niveau des dialogues, qui sont insérés comme ils le sont dans n’importe quel roman, ce qui ne devrait pas être le cas dans un journal à mon avis. Et puis, Wentworth donne des détails qu’il ne devrait pas avoir l’idée de noter à moins de destiner ses écrits à quelqu’un, ce qui n’est pas le cas. Du coup, ce journal m’a semblé bizarre…

Bref, encore une déception. C’est dommage, parce que l’idée de départ était intéressante, vu que chez Austen on n’a que les points de vue féminins. J’ai encore un peu d’espoir de trouver mon bonheur avec un autre roman qu’on m’a prêté: Tribulations d’une Fan de Jane Austen. Avec de la chicklit, normalement on peut pas se tromper, si?