Ils ne me laisseront pas un souvenir impérissable #16

Audacieuses! 50 Femmes Pionnières. Textes de Yannick Resch. Illustrations de Sheina Szlamka. Editions Eyrolles. 126 pages. 2018.

Ce livre est un recueil de brèves notices biographiques illustrées, présentant 50 femmes pionnières dans différents domaines tels que l’art, le sport ou les sciences.

On voit fleurir ce genre de livres un peu partout depuis quelques années et certains font vraiment un effort pour nous faire découvrir d’illustres inconnues. Ce n’est pas vraiment le cas ici: sur 50 femmes présentées, je compte sur les doigts d’une main celles que je ne connaissais pas… C’est vraiment dommage, parce que l’autrice prend la peine à la fin de faire une liste d’autres femmes qui mériteraient d’être connues et ne le sont pas. C’est de celles-ci qu’il aurait fallu parler! Des Colette ou Alexandra David-Néel, pour ne citer qu’elles, ont-elles besoin de plus de visibilité quand tant d’autres restent dans l’ombre? D’autre part, à quelques exceptions près, le livre reste très occidentalo-centré, ce qui est également très dommage.

Je n’ai pas grand-chose à dire sur les dessins. Ils sont très colorés et font plus ou moins le job, mais ce n’est pas le genre d’illustrations que j’apprécie.

Bref, une déception. D’autres recueils du même genre étaient plus intéressants, même si c’est toujours trop bref. Je vous cite les deux derniers que j’ai lus si ça vous intéresse: Elles ont conquis le monde. Les grandes aventurières, 1850-1950 d’Alexandra Lapierre et Christel Mouchard ; Ni vues ni connues du collectif Georgette Sand.

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La Vendetta. De Honoré de Balzac. Editions Le livre de poche. 93 pages. 1830.

Paris, sous le Directoire, puis au début de la Restauration. La jeune Ginevra tombe sous le charme de Luigi, un Bonapartiste traqué par le nouveau régime. Mais les familles des tourtereaux sont impliquées dans une vendetta sanglante.

Comme à peu près toutes les histoires d’amour malheureuses, cette nouvelle est présentée comme un Roméo et Juliette, version corse. Je ne suis pas vraiment d’accord avec la comparaison, même si on est dans le registre tragique. Ce n’est pas pour autant hyper original et dans l’ensemble c’est même plutôt prévisible. Mais la lecture reste agréable et, même si Balzac ne peut pas s’empêcher d’être très bavard, ça se lit facilement.

Pourquoi classer ce livre dans la liste de ceux que je vais rapidement oublier, alors? Pour commencer parce que rien n’est vraiment marquant dans cette histoire. Les personnages sont des clichés ambulants et on n’est à aucun moment réellement surpris par les péripéties du récit. L’intérêt est que c’est l’un des premiers écrits de Balzac, ça permet de comparer avec ses oeuvres plus fouillées, c’est toujours quelque chose que j’apprécie de faire. D’autre part, ce genre de textes peut être une bonne porte d’entrée pour des lecteurs-trices qui auraient envie de découvrir l’auteur mais auraient des appréhensions devant l’ampleur de son oeuvre ou que ses romans les plus connus (qui sont souvent de grosses pavasses) effraieraient.

Pas inoubliable, donc, mais simple d’accès et pas déplaisant à lire.

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Haut-Royaume, les Sept Cités tome 1: Le Joyau des Valoris. De Pierre Pevel. Editions Bragelonne. 244 pages. 2016.

Iryän et Skande, voleurs doués et résidents des bas-quartiers de Samarande, se retrouvent plongés jusqu’au cou dans les ennuis après avoir dérobé un précieux diadème qui suscite la convoitise de groupes tous moins recommandables les uns que les autres.

Ce roman est situé dans l’univers de la saga Haut-Royaume, dont j’avais lu le tome 1 il y a quelques temps. On m’avait dit que je pouvais le lire sans avoir terminé la série principale et c’est effectivement le cas. Je vous recommande cependant de lire le 1er tome de ladite série d’abord, car celui-ci se situe juste après et spoile en partie certains des évènements qui y sont racontés.

On suit ici divers groupes tous attirés par le même butin. Le récit tient à la fois de la fantasy classique, avec magie, créatures et univers pseudo-médiéval et de l’enquête policière, les personnages tentant de retrouver le fameux joyaux du titre et de découvrir ce qui s’est réellement passé et a causé pas mal de morts.

Le problème que j’ai eu avec ce livre, c’est que j’ai eu l’impression de l’avoir déjà lu cent fois. J’ai rencontré ce genre d’intrigue et de personnages très souvent en fantasy et dans la plupart des cas, c’était bien meilleur et mieux exploité.

D’autre part (et je ne vais probablement pas me faire des amis en le disant, vu à quel point l’auteur est encensé sur la blogo-booktubosphère en général), je ne suis pas particulièrement fan de la plume de Pierre Pevel. Pas que ça soit mal écrit, mais la façon d’amener les choses me semble parfois maladroite et les schémas narratifs ou les thèmes abordés sont toujours plus ou moins les mêmes, du moins dans ce que j’ai lu jusqu’ici, qu’on soit dans la même série ou dans une autre (par exemple, j’ai trouvé beaucoup de choses faciles à éventer dans Les Lames du Cardinal, parce que j’avais lu d’abord Le Chevalier et que les « trucs » employés étaient les mêmes, et ça marche aussi dans l’autre sens, si vous lisez d’abord Les Lames du Cardinal, vous verrez venir pas mal de choses dans Le Chevalier).

Bref, du déjà-vu et re-revu, bourré de clichés mal exploités (un cliché bien employé peut faire une excellente intrigue, selon moi). La bonne nouvelle étant que l’histoire est conclue en fin de tome et que ce livre peut être lu comme un one-shot. Je ne lirai pas la suite. A lire si vous êtes très fan de l’auteur et/ou de l’univers ou si vous êtes néophyte en fantasy, sinon je ne pense pas que ça vous apportera grand chose.

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7 commentaires pour Ils ne me laisseront pas un souvenir impérissable #16

  1. Dommage pour Audacieuses parce qu’il y avait moyen de faire quelque chose de sympa et d’instructif !

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    • ducotedechezcyan dit :

      Oui, c’est dommage. Je crois qu’il faut que j’arrête de lire ce genre de recueils et que je me dirige directement vers des biographies plus complètes, à chaque fois on retrouve plus ou moins les mêmes portraits, ça lasse ^^

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  2. cassie dit :

    bouhh!!! la vilaine!!! tu dézingues Pierre Pevel!!! je rigole, je comprends tout à fait tes réticences, j’aime beaucoup l’auteur, mais je sais reconnaître certains défauts 😉

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    • ducotedechezcyan dit :

      Je sais qu’il est très apprécié en général et je trouve ses univers intéressants. C’est la mise en oeuvre qui pêche pour moi.
      (si ça c’est « dézinguer », le jour où je dézingue vraiment un bouquin tu vas être surprise 😆 )

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  3. Outis dit :

    Et tu n’es pas seule à le penser. Peut-être parce qu’on a lu trop de livre du genre, on devient plus exigeantes.

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  4. Ping : Beaux livres et jolies éditions: les trésors de ma bibliothèque #1 | Du côté de chez Cyan

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