L’Amour au Temps des Elephants

L’Amour au Temps des Eléphants. D’Ariane Bois. Editions Belfond, collection Pointillés. 256 pages. 2021.

Résumé de l’éditeur: Il n’y a pas d’hommes libres sans animaux libres.

Ils ne se connaissent pas et pourtant, en cette journée caniculaire de septembre 1916 dans une petite ville du Sud des États-Unis, ils assistent parmi la foule au même effroyable spectacle : l’exécution par pendaison d’une éléphante de cirque, Mary, coupable d’avoir tué un homme. Cette vision bouleversera la vie d’Arabella, de Kid et de Jeremy.

De l’Amérique qui entre en guerre au Paris tourbillonnant des années 1920, des champs de bataille de l’Est de la France aux cabarets de jazz, des pistes du cirque jusqu’au Kenya dissolu des colons anglais, ces trois êtres devenus inséparables vont se lancer sur la trace des éléphants au cours d’une prodigieuse expédition de sauvetage.

Dans cette éblouissante saga, une jeunesse éprise de nature et d’absolu livre son plus beau combat pour la liberté des animaux et celle des hommes. 

J’ai lu ce livre grâce à NetGalley et aux éditions Belfond, merci à eux pour cette lecture!

Ce livre m’intéressait pour deux raisons: le pitch qui parlait de l’exécution d’une éléphante et le nom de l’autrice. Parce que je voulais savoir comment on pouvait en venir à exécuter un animal (j’aurais dû voir venir la réponse: les humains sont débiles et cruels). Et parce que j’avais déjà lu un roman de cette autrice, Dakota Song, qui avait été une de mes lectures les plus marquantes de 2019.

Ici, on est dans un registre totalement différent. Le contexte historique tient une grande place dans le récit: le début du 20e siècle, notamment dans le sud ségrégationniste, puis la Première Guerre mondiale, puis le Paris et l’Afrique de l’après-guerre. C’est toute une époque qui revit sous nos yeux.

Les thèmes abordés sont nombreux, des mauvais traitements infligés aux animaux à la musique, de la persécution des Noirs américains à l’émancipation des femmes, des traumatismes de la guerre aux addictions, etc. Tous ces sujets sont globalement bien traités, mais en 256 pages, vous vous doutez qu’on n’approfondit pas beaucoup. Beaucoup des évènements ou de faits de société ne sont que survolés. Quand aux personnages, même si ils sont suffisamment caractérisés pour qu’on ait envie de savoir ce qui va leur arriver, leur vie semble plus souvent résumée, ponctuée par quelques dates marquantes qui sont davantage développées, que réellement racontée. Pour vous donner un exemple, à un moment on apprend que presque dix ans ont passé et j’avais l’impression qu’il ne s’agissait que de quelques mois…

Pour être honnête, ce livre n’a pas été à la hauteur des espérances suscitées par ma lecture de Dakota Song. Vu les sujets abordés, il aurait fallu approfondir plus l’intrigue selon moi. D’autre part, le résumé de l’éditeur induit un peu en erreur sur le contenu: bien que les éléphants soient importants dans le récit, il ne tiennent que peu de place dans la grosse moitié qui compose le milieu du roman.

Malgré tout, ce fut une lecture assez prenante, grâce à la plume extrêmement efficace et addictive d’Ariane Bois. C’est fluide, il n’y a pas de fioritures inutiles et on est plongé très facilement dans les ambiances qui se succèdent au fil des époques que l’on traverse. J’ai particulièrement apprécié les passages dédiés à la musique et aux musiciens, j’ai même trouvé qu’ils auraient mérité un roman à part pour traiter tous les thèmes passionnants qui pouvaient en découler. Dans un futur livre de l’autrice, peut-être?

Une lecture plutôt plaisante, trop peu approfondie pour être réellement marquante, mais qui vaut la peine d’être découverte si les sujets qu’elle aborde vous intéressent.

A lire sur des sujets approchants:  A l’Ouest, rien de nouveau d’Erich Maria Remarque; Le Retour du Capitaine Emmett d’Elisabeth Speller;  Elles ont conquis le monde. Les grandes aventurières, 1850-1950 d’Alexandra Lapierre et Christel Mouchard; Janet de Michèle Fitoussi; la série Constance Kopp d’Amy Stewart; 1 rue des Petits-Pas de Nathalie Hug; Z le Roman de Zelda de Therese Anne Fowler ou (toujours sur Zelda Fitsgerald) Alabama Song de Gilles Leroy, que je lui avais préféré.

Si vous avez d’autres titres à me suggérer ou si vous avez lu ce livre et voulez en discuter, vous savez quoi faire dans les commentaires 😉

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5 commentaires pour L’Amour au Temps des Elephants

  1. Un livre qui a l’air intéressant malgré un côté peut-être trop ambitieux, au niveau des thématiques abordées, par rapport au nombre de pages… Mais au moins, on ne doit pas avoir le temps de s’ennuyer !

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